Édouard Toumanov a écrit:
"les dégâts au niveau du visage de Doubinina et Zolotariov (langue manquante à l'une et les yeux absents chez les deux) sont post mortem et n'ont rien d'extraordinaire : il est courant que les animaux mangent certaines parties de cadavres en commençant par les matières molles les plus accessibles".
Cette remarque me paraît marquée du sceau du bon sens,et irait dans le sens de ma réflexion quant à l'imputabilité de l'état des cadavres à des détériorations post-mortem.
Quant au reste... j'ai re-réfléchi à la théorie des essais de l'armée, et franchement, ça ne me convainc pas. Alors certes, les services secrets des grandes puissances ont fait de drôles de chose, durant la Guerre Froide. Quand on voit tous les crimes (documentés car déclassifiés !) qu'ont commis la CIA et le FBI à l'encontre de la population américaine, on ne peut que rêver en pensant à tout ce qu'a pu faire le KGB en secret.
Cependant, j'ai beaucoup de mal à y croire, dans le cas présent. Le col de Dyatlov est situé aux confins de l'oblast de Sverdlovsk et de la République des Komis, soit une zone plus vaste que la France pour une population d'à peine 5 millions d'habitants. Les villages mansis les plus proches étaient éloignés de 80 à 100km. Les recherches n'ont débuté que 6 jours après car un tel retard était considéré comme vraisemblable au vu des distances considérées. Et on voudrait nous faire croire que dans un intervalle de six jours, loin de tout et de tous, alors qu'elle était présupposément juste à côté à mener des expériences, l'armée n'aurait strictement rien fait pour escamoter les corps, ou tout du moins camoufler un peu mieux leur mort ? Qu'ils auraient donné leur bénédiction à une enquête de plusieurs mois ? Qu'ils auraient permis qu'on élève des monuments à la mémoire des disparus, et
qu'on rebaptise l'endroit du nom de Dyatlov ?
Je veux bien que l'armée et les services secrets aient parfois recours à des procédés tortueux, mais réaliser des essais militaires
juste à côté d'un groupe de randonneurs aguerris et dont le parcours était connu à l'avance, au beau milieu d'une région par ailleurs quasiment déserte, et faire toute une publicité sur leurs morts à l'aide de mémoriaux et d'enquêtes publiques, ça me paraît plus que foireux. Sans compter qu'il y avait largement assez de zones désertiques et dont l'accès était de surcroît défendu en URSS pour réaliser toutes les expériences qu'ils voulaient.
