Rennes-le-Château |
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Commune située dans le département de l’Aude qui abriterait un trésor
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Au XIXème siècle, un modeste curé de campagne prend possession de sa nouvelle paroisse de Rennes-le-Château. Il y découvre des parchemins, peut-être un trésor. D’où provenait la soudaine fortune de ce prêtre ? Qu’a-t-il découvert ? Pourquoi l’affaire a-t-elle été portée jusqu’au Vatican ? Difficile de démêler le vrai du faux, mais voilà le point de départ d’une affaire qui, encore aujourd’hui, continue de faire couler beaucoup d’encre.
Un prêtre pas ordinaire
C’est le 1er juin 1885 que François-Béranger Saunière, prêtre de trente-trois ans, est nommé à la cure de Rennes-le-Château pour y prendre ses fonctions. La commune compte alors 300 habitants. L’homme est un solide gaillard au franc parler, que les paroissiennes qualifient de « beau garçon ». C’est un fervent amateur de chasse et de pêche à la truite qui connaît parfaitement le latin et étudie le grec.
Lorsqu’il prend possession de l’église Sainte-Marie-Madeleine consacrée en 1059, celle-ci se trouve en piteux état. La voûte s’affaisse et la toiture est complètement délabrée. Le presbytère est inhabitable car trop vétuste, ce qui oblige Saunière à prendre pension chez une logeuse. Il perçoit un salaire de misère, et ses livres de comptes révèlent des dépenses supérieures aux entrées. Saunière est endetté et a le plus grand mal à boucler ses fins de mois, d’autant que le Gouvernement lui a coupé les vivres suite à un prêche politique un peu trop prononcé.
Découvertes dans l’église
Cela n’affecte pas Saunière qui décide dès 1886 de lancer un chantier de rénovation en faveur de la paroisse. Il commence ses travaux par l’autel primitif surmonté d’un pilier d’époque wisigothique dans lequel auraient été retrouvées des reliques de saints. Il s’attaque ensuite à la nef et au chœur, aidé dans sa tâche par six personnes parmi lesquelles se seraient trouvés deux maçons, un entrepreneur, deux enfants de chœur, et la servante Marie Denarnaud. Sont alors mis à jour d’anciens parchemins dont le lieu de la découverte varie selon les témoignages des personnes présentes sur les lieux. Devant l’autel sous une dalle sculptée, des monnaies anciennes sont découvertes.
Malgré ses connaissances linguistiques, l’abbé Saunière échoue dans sa tentative de déchiffrer les parchemins. L’évêque de Carcassonne lui suggère de se rendre à Paris afin de consulter des spécialistes. Si les détails concernant ce voyage restent relativement flous, on soupçonne toutefois Saunière d’avoir été en contact avec des occultistes. De retour à Rennes-le-Château, le comportement et la personnalité même de l’abbé ont changé. La nuit venue, il se livre à des travaux au sein du cimetière. Des habitants affirment avoir vu le curé accompagné de sa servante déplacer des pierres tombales et effacer les inscriptions de certaines d’entre elles, au point qu’une plainte est déposée auprès du Préfet qui intime l’ordre à Saunière de cesser ses fouilles nocturnes. Pas de quoi inquiéter le curé qui continue ses activités, mettant à jour une sépulture le 21 septembre 1891. Cette découverte tenue secrète est toutefois mentionnée dans son journal personnel.
A partir de l’année 1896, Saunière semble soudainement disposer de ressources considérables qu’il utilise pour restaurer et décorer l’église entièrement à ses frais. Parmi ses œuvres, on trouve quelques curiosités visibles au sein de l’église même. Le visiteur qui entre dans l’édifice ne peut passer à côté de l’inscription latine « Terribilis est locus iste « : Ce lieu est terrible. Le bénitier se trouve soutenu par un visage diabolique, le plus souvent apparenté à Asmodée qui, selon la mythologie hébraïque, n’était autre que le roi des démons et le gardien du trésor du roi Salomon. Au gré de sa visite, le promeneur peut observer entre autres le chemin de croix qui arbore des contradictions en rapport avec les Evangiles, ainsi que des symboles propres à la franc-maçonnerie.
L’abbé Saunière construit également la célèbre Villa Béthania, ainsi qu’une tour néogothique baptisée Tour Magdala. Sont ensuite érigés un chemin de ronde abritant des salles basses, un parc, une orangerie peuplée d’animaux exotiques, un bassin…
Les goûts de luxe de l’abbé prennent des proportions extravagantes. Il s’offre ainsi un service de verres en cristal conçu de telle manière que si on les frappe légèrement, on peut entendre résonner les neuf premières notes de l’Ave Maria. Tous les hôtes et invités du curé s’émerveillent d’admiration devant ce luxe tapageur si peu représentatif de l’humilité que l’on prête à un homme d’église. De plus cette soudaine aisance matérielle interroge : où Saunière a-t-il trouvé les fonds nécessaires à ces constructions ? Que cache-t-il ?
L’Archevêque s’en mêle
Le nouvel Archevêque de Carcassonne, Monseigneur de Beauséjour, ne tarde pas à être tenu informé des excès de Saunière. A cet effet il demande à ce dernier un relevé de ses comptes, relevé qui s’avérera visiblement truqué. L’affaire prend une tournure personnelle. L’Archevêque cherche à transférer Saunière dans une autre cure, puis le traduit devant le tribunal ecclésiastique pour trafic de messes. En réponse, Saunière s’adresse au Vatican afin de faire annuler la sanction prise à son encontre. Contre toute attente, le Vatican lui donne raison.
Bien que redoublant de projets (il envisage entre autres d’acheter une automobile ou de faire installer l’eau courante au village), l’abbé Saunière n’aura pas le temps de les mener à terme. Il décède le 22 janvier 1917 des suites d’une hémorragie cérébrale. La tradition veut que le prêtre venu recueillir ses dernières paroles fût si horrifié par ce qu’il venait d’entendre qu’il lui refusa l’absolution. A l’ouverture du testament, on s’aperçoit que tous les biens appartiennent à Marie Denarnaud, la fidèle servante de Saunière.
En 1946, elle est alors âgée de soixante dix-sept ans. Ne pouvant plus assumer à elle seule la charge du domaine construit par Saunière, elle le vend en viager à un industriel qui y installe un hôtel-restaurant. Marie Denarnaud s’éteint le 29 janvier 1953, emportant avec elle le secret qu’elle partageait avec Saunière. Parmi les seules confidences qu’elle ait accepté de livrer figure cette phrase : « Les gens d’ici marchent sur de l’or sans le savoir. Avec ce que Monsieur le curé a laissé, on nourrirait Rennes pendant cent ans et il en resterait encore… » De quoi attiser la fièvre de l’or des nombreux chercheurs de trésors qui envahirent les lieux dès 1956, à la recherche du secret qui fit la fortune d’un simple curé de campagne.
Hypothèses
De nombreuses thèses ont été émises afin de tenter d’expliquer les soudaines richesses de l’abbé Saunière. Parmi ces diverses hypothèses, on peut citer notamment :
- La découverte du trésor des Cathares
- La découverte du trésor des Wisigoths
- La découverte du trésor de Blanche de Castille
- La découverte de la pierre philosophale
- La découverte de documents compromettants relatifs à la vie de Jésus
- Le trafic de messes
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Localisation : Rennes-le-Château, Aude, France, Europe
Liens complémentaires :
- Wikipédia [fr]
Ouvrages de référence :
- DE SEDE Gérard, Rennes-Le-Château, le dossier, les impostures, les phantasmes, les hypothèses, Paris, Editions Robert Laffont, 1988
- GIACOBBO Roberto, Mystères et énigmes, Florence-Milan, Editions Le Pré aux Clercs, 2008
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Auteur : Linele
Mise en ligne : 13/04/09
Dernière modification : le 06/08/12 à 15:28
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