Sphères de Klerksdorp |
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Petites pierres métalliques en forme de sphère ou de disque retrouvées dans une mine africaine, souvent considérées comme un OOPArt
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Description
Les sphères de Klerksdorp sont des objets métalliques de tailles et de formes variées, allant de sphères légèrement aplaties à des disques, dont le rayon va généralement d'un demi à une dizaine de centimètres. Il arrive que deux ou plus de ces « sphères » soient connectées et en partie confondues (phénomène courant dans les minéraux). Beaucoup de ces sphères (y compris celles qui sont interconnectées) présentent des rainures ou des arêtes latitudinales.
L'une des sphères de Klerksdorp, en forme de sphère aplatie
Depuis la fin des années 1970 au moins, des mineurs en découvrent régulièrement dans une mine d'argent de la compagnie Wonderstone située près d'Ottosdal, en Afrique du Sud, si bien que des centaines de sphères auraient été ramenées à la surface. La strate de laquelle elles sont tirées, composée de pyrophyllite (Al2Si4O10(OH)2) a toutefois été datée à 2,8 milliards d'années, date bien antérieure à l'apparition de l'homme moderne (200 000 ans environ) et de celle des premiers mammifères (approximativement 200 millions d'années).
La principale étude scientifique de ces sphères a été réalisée par le géologue Paul V. Heinrich, qui a écrit plusieurs articles à leur sujet. Selon son analyse pétrographique des objets et par diffraction des rayons X, certaines d'entre elles seraient composées d'hématite (Fe2O3) tandis que d'autres seraient composées de wollastonite(CaSiO3) mélangée à de petites quantités d'hématite et de goethite (FeOOH). Il a également découpé certaines sphères et constaté qu'elles présentaient une structure radiale se terminant en leur(s) centre(s). D'après d'autres études, une grande partie des sphères serait composée de pyrite (FeS2).
On attribue parfois aux sphères de Klerksdorp des caractéristiques inexplicables : on dit notamment qu'elles sont composées d'un alliage qui n'existe pas dans la nature, qu'elles ont une dureté anormalement élevée, qu'elles contiennent une substance spongieuse qui se désintègre au contact de l'air, qu'elles tournent lentement sur elles-mêmes même en l'absence de toute vibration extérieure ou qu'elles sont parfaitement équilibrées, caractéristiques que la NASA ne parviendrait pas à expliquer.
Explications
En raison de leur apparence et de leurs supposées caractéristiques inexplicables, ces pierres sont souvent présentées comme des objets artificiels, ce qui feraient d'elles des Out of place Artifacts vieux de près de trois milliards d'années.
Selon les défenseurs de cette hypothèse, il s'agirait de créations d'une civilisation disparue, qui s'en serait servi comme :
- monnaie
- munition
- talisman magique
- support de stockage d'informations
- œuvres d'art
L'idée qu'il s'agit d'objets créés par des extraterrestres circule également : il s'agirait alors de support pour des signaux extraterrestres, de relais utilisés pour nous surveiller ou des enveloppes protectrices pour des formes de vies primitives envoyées un peu partout dans l'espace pour y répandre la vie?. Certains pensent que les sphères de Klerksdorp ont un lien avec Iapetus, satellite de Jupiter, en raison de leur apparence similaire :
Comparaison de Iapetus (au centre) et d'une des centaines de sphère de Klerksdorp existante, qui présente le même aspect « d'étoile de la mort » (à gauche)
Source de l'image : EnterpriseMission.com
Les géologues considèrent toutefois les sphères de Klerksdorp comme des objets naturels : il s'agirait à l'origine de concrétions formées dans des sédiments volcaniques et/ou des cendres, après leur accumulation voilà 3 milliards d'années.
Ainsi, pour Paul V. Heinrich, les nodules de wollastonite seraient dus à un métamorphisme de concrétions carbonatées présentes au sein de sédiments d'origine volcaniques en présence de fluides riches en silice, produits durant le métamorphisme des sédiments volcaniques en pyrophyllite. Les nodules d'hématites seraient quant à eux des concrétions de pyrites oxydées par altération à proximité de la surface, tandis que les concrétions de pyrites situées plus en profondeur n'auraient pas été affectées.
Autre image de sphères de Klerksdorp, mettant en évidence la diversité de leurs tailles et de leurs formes
Les rainures observées sur une partie de ces sphères sont également d'origine naturelle, selon les géologues qui les ont étudiées : elles correspondraient à des laminations finement grenues, dans lesquelles les concrétions ont grandi. Leur croissance dans le plan des laminations plus fines a toutefois été ralentie, car la porosité et la perméabilité de ces sédiments à grains plus fins étaient plus faibles que celles des autres sédiments environnant. De manière similaire, la présence de lamines plus grossières mène à la formation de crêtes à la surface des concrétions.
Le même phénomène de formation de sillons et de crêtes est notamment rencontré dans des concrétions d'hématite de l'Utah, dont l'aspect est toutefois plus grossier que celui des sphères de Klerksdorp puisqu'elles se sont formées dans du sable, milieu plus perméable que le matériau volcanique finement grenu de Klerksdorp.
Image de ces concrétions d'hématite présentant un aspect similaire, les « Moqui Marbles »
Des concrétions similaires ont également été retrouvées en Australie, dans une strate remontant à 2,7-2,8 milliards d'années.
Ceux qui défendent l'idée que les sphères de Klerksdorp sont artificielles ont tendance à exagérer l'étrangeté des sphères et à leur attribuer des propriétés qu'elles n'ont pas réellement, selon les géologues qui les ont étudiées :
- Contrairement à ce qui est souvent dit, elles ne sont pas « parfaitement sphériques » : leur forme va de sphères légèrement aplaties à des disques, et certaines sphères sont jointes les unes aux autres (phénomène rencontré chez d'autres minéraux formés naturellement).
Deux cristaux de pyrite cubiques (naturels, non taillés) en partie confondus
- Il n'est pas non plus vrai qu'elles sont composées d'un alliage de Nickel et d'acier qui n'existe pas naturellement, comme indiqué plus haut.
- On raconte également parfois que des sphères exposées aux Klerksdorp Museum dans des vitrines dotés d'un système anti-vibration tourneraient très lentement sur elles-mêmes. En réalité, le conservateur du musée, Roelf Marx, a au contraire déclaré que les pierres avaient tourné à cause des nombreux tremblements de terre dus aux explosions souterraines dans une mine proche.
Différentes sphères de Klerksdorp
- De même, l'idée que la NASA a trouvé quoi que ce soit d'extraordinaire et d'inexplicable aux sphères semble incorrecte.
Les sources d'informations utilisées par Michael Cremo dans la partie de son livre Forbidden Archeology: The Hidden History of the Human Race (traduit sous le titre « L'Histoire secrète de l'espèce humaine ») consacrée aux sphères de Klerksdorp incluent le tabloïde Weekly World News, lui-même basé sur un article de Scopes Magazine, tabloïde sud-africain. Ces deux publications ne sont généralement pas considérées comme des sources d'informations fiables.
Les images de sphères de Klerksdorp les plus fréquemment reproduites montrent celles dont l'apparence évoque le plus un objet artificiel. La plupart d'entre elles présente toutefois un aspect beaucoup plus grossier :
Deux images de sphères de Klerksdorp
Source : South African Concretions of Controversy, par Paul V. Heinrich
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Traduction anglaise : Klerksdorp spheres. Puisque ce nom est trompeur (la plupart des « sphères » de Klerksdorp ne sont pas sphériques), le terme Ottosdal concretions est parfois préféré.
Autres noms : « billes de Klerksdorp », « concrétions d'Ottosdal »
Date : des sphères sont régulièrement découvertes depuis la fin des années 1970 au moins
Lieu : Mine d'argent de Wonderstone près d'Ottosdal, Afrique du Sud, Afrique
Sources et liens complémentaires :
- OOPArts.us [en]
- OOPArts.us [en]
- Wikipedia.org [en]
- VirtueScience.com [en]
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Auteur : Paul Binocle
Mise en ligne : 22/11/09
Dernière modification : le 10/07/12 à 17:59
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