Song to SongComme toujours, pas facile de résumer un film de Malick... d'ailleurs, je pense que ça soit possible de résumer ce qui s'apparente plus à une expérience sensorielle et de la poésie filmée qu'à un film avec un milieu/un début/une fin, même si pour le coup,
Song to Song me semble plus accessible que les 2 films précédents, pour ceux qui ne seraient pas habitués à ce type de film...
Donc, nous suivons plus particulièrement les destins entremêlés de 4 personnages dans le milieu musical d'Austin (d'où la présence d'Iggy Pop et surtout de Patty Smith en "vieille sage"), leur quête d'amour et leur quête de Sens, qui tourne pour certains à l'auto-destruction... et le chaman Malick nous emmène dans une valse lente, à la fois sensuelle et métaphysique, où la part d'ombre se dispute et se mêle à la part de lumière en chacun de nous, et où les personnages sont à la fois très humains, et représentent finalement chacun une sorte d'archétype.
Alors que c'est sans un des films qui comptent le moins de plan de "Nature", on note aussi une forte présence d'animaux (de chiens principalement, parce qu'ils représentent la fidélité ?), qu'ils soient réels ou des figurines... un peu comme des témoins silencieux des errances humaines, ou le rappel d'un lien intangible à l'essence même de la Vie...
DunkerqueSi Malick est un chaman, alors Nolan est un alchimiste... En simplifiant le propos à l’extrême dans un alambic scénaristique vraiment bien pensé, Nolan revient à l'essentiel même de l'expérience humaine de la survie et de la mort en pleine guerre. A travers une certaine "aridité" (il y a par exemple très peu de lignes de dialogues, on ne voit que très peu un ennemi qui en devient ainsi presque fantasmagorique), il laisse s'exprimer l'émotion humaine et les sensations, filmant très près des visages, parce qu'un geste ou un regard suffit. La musique, elle aussi presque réduite à des battements sourds presque obsédants, amplifie les sensations de stress, de claustrophobie et de vertiges...
Un beau parti pris d'auteur qui signe plus un film sur l'expérience de survie qu'un film de guerre lambda en mode "rejouons l'histoire", et qui réussi une expérience à la fois esthétique et sensorielle...
Et pour le coup, même si ça n'a rien à voir au premier abord, je trouve qu'il y a dans ces 2 films un petit quelque chose qui se répond...
