Bon, j'ai lu les 2 articles de Nexus (heureusement, ça se lit vite

). Ça a effectivement le mérite d'illustrer le concept de NDE empathique...
... et c'est à peu près tout, car mêmes les témoignages relatés ne peuvent être pris pour argent comptant. Ils sont passés à travers 3 filtres : le journaliste, Moody/Charpentier (qui sont des vieux briscards auxquels j'avoue n'accorder qu'une confiance limitée), et les témoins eux-mêmes (on ne sait pas trop dans quelles conditions les témoignages ont été recueillis). Avant autant de filtres, inutile qu'il y a pu y avoir pas mal de déformations et interprétations.
Metronomia a écrit:
Ton message est intéressant parce qu'il pose justement la question de la définition d'une NDE empathique. [...] Il faudrait savoir exactement ce que cela suppose et ce qu'on met là-dessous.
Je vais adopter un point de vue de
croyant (sic), non critique sur les NDE, pour discuter ce point.
Selon moi, une NDE 'classique', c'est une expérience extrasensorielle subjective, vécue intérieurement par une personne proche de la mort ou inconsciente : les gens situés à côté d'elle (ses proches ou l'équipe soignante) ne perçoivent typiquement rien de ce qu'elle est en train de vivre.
Une NDE 'empathique' serait donc logiquement le même genre de chose, sauf que l'expérience est externalisée : la personne inconsciente ou agonisante « partage » ce qu'elle vit avec tout ou une partie de son entourage (autre lecture possible : la personne inconsciente déclenche une NDE chez son entourage). Dans tous les cas, avec le témoignage du Dr Postel, on est donc en plein dedans : J-P Postel, sa famille (et le mourant ?) ont tous subjectivement vécus une décorporation et vus la lumière, le tunnel... les trucs habituels.
En revanche, le fait de percevoir la décorporation d'une personne agonisante me semble de toute autre nature : l'entourage et le mourant ne vivent pas (pour autant qu'on puisse en juger) la même chose. On peut supposer que le défunt fait sa NDE : il se voit sortir de son corps, rentrer dans le tunnel, etc. L'entourage reste cependant pour sa part bien ancré dans le monde réel : la seule chose surnaturelle qu'il va vivre est l'observation de l'« l'âme » du défunt... ce qui rapproche finalement presque davantage ce type d'expérience de la vision d'un fantôme.
Faire cette distinction dépasse le simple pinaillage sémantique, car il me semble que les implications métaphysiques ne sont pas les mêmes dans un cas et dans l'autre. L'idée de « l'âme qui quitte le corps » mène nécessairement à une forme de vitalisme : il y aurait une « force vitale » qui animerait le corps des humains et qui le quitterait lors du trépas.
Les NDE peuvent quant à elles être interprétées d'une multitude de façons (cela dépend beaucoup du contenu de la NDE) : certaines de ces interprétations sont de type vitalistes, tandis que d'autres reposent davantage sur la thèse d'une conscience extérieure au cerveau (selon la formule selon laquelle « le cerveau ne serait que le poste radio, l'émetteur se trouve ailleurs »), voire d'une conscience unifiée commune à tous les êtres vivants.