Pour Tara, je pense aussi qu'elle a senti le danger... J'avais lu un article où il était précisé qu'elle était très proche de son petit maître autiste. Donc, pour moi, ça me parait pas délirant que percevant sa fragilité, elle se soit fait un devoir de prendre soin de lui (surtout que les chattes sont très maternelles : quand j'étais gamine, on a eu une minette qui se mettait systématiquement entre mes parents et moi et/ou mon frère quand on se faisait gronder. Elle se tenait au milieu et regardait l'adulte en miaulant, pour signifier sans doute que la situation ne lui plaisait pas... a côté de ça, c'était la minette la plus gentille du monde, on pouvait tout lui faire, toujours prête pour un câlin et tout, jamais un coup de patte... une vraie crème.

).
Plus sérieusement, cette question commence à être débattue dans les médias :
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Faudrait-il un instaurer un permis pour détenir un animal de compagnie?
Céline Deluzarche — 19 juillet 2020 à 11h02
Délivré à la suite d'un questionnaire de compétences, ce permis serait retiré en cas de maltraitance, au risque de porter atteinte aux libertés individuelles. Il peine à convaincre les associations.
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En décembre dernier, la famille Jouanneau se rend dans une animalerie près d'Orléans. C'est bientôt Noël et la petite dernière est subjuguée par une petite boule de poils: un chiot épagneul breton, sitôt nommé Philou. Pour 800 euros complétés par quelques croquettes et petits jeux au passage, la famille repart avec l'animal, ravie d'avoir trouvé le cadeau adéquat. Six mois plus tard, c'est le désenchantement. Philou a pris plusieurs kilos. Il avale les paquets de croquettes à la chaîne, fait pipi dans le salon, refuse de se laisser caresser par la petite dernière et aboie sur les voisin·es qui n'arrêtent pas de se plaindre. Cet été, Philou viendra grossir les rangs des 100.000 chiens et chats abandonnés chaque année en France.
C'est pour éviter ce genre de situation que sept députées LREM ont déposé le 1er juillet une proposition de loi portant sur le bien-être animal.
Parmi les mesures envisagées: la mise en place d'un permis autorisant la détention d'un animal, qui serait retiré en cas de mauvais traitement ou de négligence. «Nous voulons montrer que posséder un animal n'est pas anodin», explique l'une des signataires, Laëtitia Romeiro Dias sur RMC. Le permis serait délivré automatiquement pour un premier achat, mais la ou le propriétaire se verrait refuser la vente d'un chat ou d'un chien si son permis lui était retiré, un peu comme le système du permis de conduire. Le projet prévoit en outre un meilleur encadrement de la vente d'animaux dans les animaleries, et le renforcement des amendes pour mauvais traitement.
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Une formation obligatoire
Depuis le 1er janvier 2019, un permis du même type existe déjà en Wallonie: la loi impose une attestation pour toute personne souhaitant devenir propriétaire d'un animal précisant que l'abandon, la négligence et la maltraitance sont prohibées. Une législation dont s'est directement inspiré Bruno Bilde, député RN du Pas-de-Calais, auteur d'une précédente proposition de loi qui va dans ce sens, déposée à l'Assemblée nationale en septembre 2019. «Le permis sanctionnerait une formation portant sur l'éducation et le comportement animal et les soins à leur prodiguer. Les frais afférents à cette formation, à la charge du propriétaire et du futur détenteur de l'animal de compagnie permettront d'alimenter un fonds de protection contre les abandons et la maltraitance animal», décrit le député dans sa proposition.
L'idée ne convainc pourtant pas les associations et spécialistes du bien-être animal. «Cela a déjà été testé dans certains cantons en Suisse, indique Caroline Gilbert, de l'École nationale vétérinaire d'Alfort. Mais elle a rapidement été abandonnée pour des questions de lourdeur administrative. Il faut une grosse infrastructure pour délivrer les permis, vérifier leur validité ou organiser les stages de formation», souligne-t-elle. Jacques-Charles Fombonne, président de la société de protection des animaux (SPA) n'est pas très chaud lui non plus. «Qui va faire passer l'examen d'évaluation? Et si votre permis est retiré, qu'est-ce qui empêche votre frère ou votre mère d'acheter l'animal à votre place?, questionne-t-il. Dès lors qu'une règlementation est trop restrictive, elle n'est pas respectée.»
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«L'animal devient souvent le premier maillon faible»
Des propriétaires irresponsables, cela existe pourtant, même si elles et ils ne sont pas majoritaires. Il y a d'abord les cas de pur sadisme, à l'instar de cet homme qui a mis son chat au micro-ondes pour pouvoir poster la scène sur Instagram. Mais il y a surtout la négligence quotidienne. L'animal n'est plus nourri correctement (les croquettes sont trop chères), on le laisse en plein soleil toute la journée avec un simple verre d'eau, on oublie son traitement antiparasites, il n'est plus sorti régulièrement…Anne-Marie Choquet, la responsable du refuge de Poulainville, dans la Somme, se rappelle ainsi un couple qui, après avoir eu un bébé, refusait à son chien l'entrée dans la maison. «L'animal était attaché toute la journée dehors à sa niche, quelles que soient les conditions météo.»
«Dès que la famille a des problèmes, l'animal devient souvent le premier maillon faible», soupire Jacques-Charles Fombonne. «ll y a un vrai problème de méconnaissance de ce que recouvre la possession d'un animal», confirme Loïc Dombreval, député LREM qui a lui aussi remis une liste de propositions en juin dernier pour lutter contre l'abandon des animaux. «L'animal est souvent extrêmement séduisant, on a un rapport affectif avec lui, mais il y a trop d'achats d'impulsion et de mauvais conseils», déplore-il dans les colonnes du Monde.
«Il y a trop d'achats d'impulsion et de mauvais conseils.»
Loïc Dombreval, député LREM
Plutôt qu'un permis, l'élu des Alpes-Maritimes prône un quiz lors de l'achat avec une vingtaine de questions, portant notamment sur le coût de revient d'un animal, le nombre de sorties nécessaires par jour ou le puçage électronique. De la «prévention et de la pédagogie» déjà largement mises en œuvre.
Dans les animaleries, une personne qui vient acheter un animal de compagnie a l'obligation de rencontrer celle qui le vend et qui peut lui prodiguer des conseils. À la SPA, «il existe déjà un questionnaire à remplir et on exige que toute la famille viennent avec les autres animaux éventuels lors de l'adoption, revendique Jacques-Charles Fombonne. Dès qu'on a un doute ou qu'une personne insiste pour adopter un malinois [un gros chien de garde sportif] alors qu'elle vit dans un petit appartement, on préfère ne pas lui céder le chien.» Une visite est effectuée par un bénévole au moins une fois dans l'année après l'adoption. «Grâce à cela, on a moins de 4% de retours», assure-t-il.
Interdire la vente des chiens et chats dans les animaleries
Comme Loïc Dombreval, le président de la SPA prône l'interdiction de vente d'animaux de compagnie dans les animaleries, les foires et sur internet. Il suffit de faire un tour sur Leboncoin pour trouver de multiples annonces de chiots de toutes races: Husky à 650 euros à Montauban, petit mâle bouledogue français à 1.100 euros à Dieppe ou encore chaton de type siamois à Paris. «Des animaux dont on ignore la plupart du temps l'origine et qui n'ont pas forcement eu des conditions de développement favorables», s'inquiète Caroline Gilbert. Or, «la principale cause d'abandon, ce sont les problèmes comportementaux, quand l'animal est malpropre, destructeur, fugueur ou agressif. Des comportements souvent liés à des problèmes lors de la naissance ou au moment du sevrage. Il faut que l'animal ait été sevré au bon âge, et qu'il ait été tôt en contact d'êtres humains», tranche Loïc Dombreval. En Californie, une loi oblige désormais les animaleries à vendre uniquement des chiens, chats et lapins issus de refuges ou d'associations.
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Une autre solution serait peut-être d'instaurer une période d'essai, à l'instar de celle qui existe lors d'un recrutement. Une mesure déjà en vigueur à la SPA dans certains cas, par exemple lorsque la famille possède déjà un animal. «Même si on demande aux gens de venir avec leur chat ou leur chien pour faire les présentations, il arrive que la cohabitation se passe mal, reconnaît Anne-Marie Choquet. Mais dans 90% des cas, l'essai se traduit par une adoption définitive.»
Sur les réseaux sociaux, la question du permis divise. Il y a celles et ceux qui sont à fond pour. «Avec tous ces propriétaires irresponsables, ça limiterait la souffrance des animaux», jure une internaute sur Facebook. D'autres considèrent à l'inverse qu'un tel permis porterait une atteinte grave à leur liberté. «Et pourquoi pas un permis pour avoir des enfants?», ironise l'un d'eux. Certain·es y voient aussi un prétexte pour imposer une taxe supplémentaire et un «moyen pour l'État de nous faire les poches». Il y a encore les gens qui, comme Caroline Gilbert, pensent que cette loi est tout simplement inapplicable. «La France est toujours aussi forte quand il s'agit de créer de la bureaucratie», s'insurge un internaute sur le compte Twitter de Corinne Vignon, une des députées LREM autrice de la proposition de loi du 1er juillet. Toujours la même histoire du fossé entre la théorie et la pratique.
http://www.slate.fr/story/192681/animaux-compagnie-permis-proposition-loi-deputees-libertes-individuelles-pedagogieJe suis plus que mitigée sur la question, et je me dis que parfois l'Enfer est pavé de bonnes intentions...
Pour moi, la relation humain/animal, c'est juste la relation la plus naturelle qui soit en fait. Alors sans doute que je le vis comme ça parce que je suis née entourée de bestioles : chiens, chats, chevaux, lapins, cobayes, poules, sans compter les tentatives plus ou moins réussies de faune sauvage, des bébés hérissons au bébé chouette en passant par une fouine ou une buse tapée par une voiture etc... on a pour ainsi dire tout eu chez mes parents (pour dire : les épreuves de Fort Boyart avec les serpents ou n'importe quoi, demain j'y vais. J'aurais plus peur de leur faire mal, que des bêtes elles-mêmes...

).
Alors franchement l'idée d'être "autorisée" par un papelard administratif à vivre avec mon chat la relation "inter-espèces" que nous avons... bah chais pas. C'est comme si j'étais autorisée à avoir un frère et avoir des interactions sociales et affectives avec lui, et qu'en plus on venait m'expliquer comment faire... quelque part, je trouve ça zarbi. Contre-nature.
Sans compter que bon, sans vouloir me vanter, le coup de la formation ça me fait doucement rigoler...
Et au final, ça démontre bien que nous sommes quand-même pas mal dénaturés... il y a 50 ou 60 ans à la campagne, les poules, les chiens, les canards traînaient au milieu des villages, presque tout le monde avait une basse-cour, voir une vache, ou une chèvre, des cochons, ou un cheval, un mulet pour les travaux des champs... Alors même s'il y avait des aspects très durs (mais sans doute aussi parce que la vie des hommes aussi était plus dur... ce qui n'empêche que j'avais vu un reportage sur les Poilus de la Première guerre mondiale, où il y en avait un qui expliquait comme il avait pleuré quand l'Armée était venu chercher son cheval de trait pour l'envoyer au front), les gens savaient ce que c'était qu'un animal...
Maintenant, ça fait toute une histoire dès qu'un coq chante, qu'un vache meugle ou que ça sent un peu trop le fumier... (j'avoue ça me rend dingue ces histoires).
Nous sommes devenus ce que nous sommes devenus grâce aux animaux que nous avons apprivoisés : sans les chiens, nos ancêtres n'auraient pas réussi à chasser comme ils l'ont fait... sans les chevaux, ils ne se seraient pas déplacés aussi loin... Nos destins sont liés intrinsèquement depuis pour ainsi dire l'aube de l'humanité... bref cette histoire de permis, c'est presque nier l'essence même, totalement naturelle, de ce qui nous lie à nos frères "non-humains" pour en faire quelque chose de bureaucratique...
Pour moi le problème c'est surtout que pas mal de gens ont perdu ce lien essentiel et c'est pas un permis ou une formation de 2 jours qui va y changer quoique se soit : l'animal, les rapports et les échanges qu'on a avec lui, ça devrait faire partie de l'enseignement scolaire dès la maternelle (surtout pour les gosses qui n'ont pas d'animaux chez eux...). Franchement, il devrait y avoir des intervenants qui viennent régulièrement avec des chiens dans les écoles, des trucs comme ça...
Et je pense aussi que les émissions animalières devraient être largement plus diffusées etc...
Sans compter que, ce que la députée En Marche ne dit pas, c'est que les refuges SPA et autres assos se sont vus sucrés leurs possibilités d'avoir des emplois aidés... alors que d'après moi, elles devraient non seulement avoir tous les emplois aidés qu'elles veulent, mais être largement plus subventionnées (notamment pour leur permettre de faire de la communication dans les écoles et autres, parce que ça fait quand-même partie des gens qui connaissent le mieux les animaux, en particuliers chiens et chats...)
Par contre, oui je suis pour que les peines pour maltraitances et autres soient d’emblée plus lourde : on est quand-même dans un pays où, sur le papier, il est affirmé (mathématiquement parlant) dans les textes de loi qu'il est plus grave de voler une bagnole que de massacrer un chien ou de brûlé un chat vivant... Et où on a encore le droit, en toute impunité et sous les bravos, de prendre un taureau et de lui planter des épées dans le cou... Déjà, rien que ça, y'a comme un gros problème de logique et ça serait pas mal de commencer par s'attaquer aux problèmes de fond, plutôt que de vouloir régenter ce qui n'a pas besoin de l'être...
