Chimère a écrit:
En d'autres termes : on peut parfaitement avoir un berger allemand dans un petit appart, à condition de lui proposer des heures de balades et des stimulations physiques et aussi intellectuelles (qu'on oublie souvent).
Sauf que la ville n'est pas très adaptée à la dépense physique d'un grand chien ; même les parcs sont souvent trop petits, trop fréquentés, quand il n'est pas obligatoire d'y tenir les chiens en laisse. La vie à la campagne ou dans une ville de taille moyenne située à proximité d'espaces naturels est quand même plus appropriée.
Je ne dis pas qu'avoir un grand chien en ville et lui offrir les moyens de se dépenser est forcément impossible... mais ça demande un vrai investissement personnel de la part de son propriétaire, ce que la vaste majorité des gens ne sont pas prêts à fournir, ou bien parce qu'ils n'en ont juste pas le temps (entre le boulot, la famille, etc), ou bien parce qu'ils n'ont pas conscience des besoins du chien (il suffit de voir le nombre de personnes qui achètent des huskys ou des malamutes parce qu'ils trouvent les races jolies, sans réaliser que ces chiens sont des boules d'énergie).
Chimère a écrit:
Je pense que la principale mesure, elle passe surtout par l'éducation.
Je suis d'accord. Mais changer les mentalités par l'éducation prend beaucoup de temps, et en attendant que les consciences aient évolué sur ces thématiques, j'ai tendance à penser qu'il faut être pragmatique (même si je ne suis pas forcément trop fan non plus, par principe, du "tout juridique").
Chimère a écrit:
Parce que quand on parle de "palliatif" ou de "substitut", ça sous-entend au final que la relation à l'animal à une moindre valeur que la relation avec un humain. Que, d'une certaine façon, faute de grives on mange des merles, et que du coup on se rabat sur l'animal en seconde intention...
Je pense que c'est pourtant bel et bien le cas pour
certaines personnes : elles utilisent leur animal de compagnie comme un substitut aux relations humaines auxquelles elles n'ont pas accès pour des raisons X ou Y. Et à mon sens, cela se vérifie particulièrement chez les gens qui anthropomorphisent complètement leur chien ou leur chat, en le traitant (parfois littéralement) comme un enfant.
Entendons nous bien : je te rejoins complètement sur le fait que les relations avec les animaux n'ont pas intrinsèquement moins de valeurs que les relations humaines ; elles sont juste différentes et n'apportent pas les mêmes choses.
Tu le sais sûrement, mais j'ai grandi entouré d'animaux domestiques (3 chiens sur une dizaine d'année, et une ribambelle de chats), et il est très probable que j'irai adopter un chien dès que mes conditions de vie s'y prêteront un peu mieux (et oui, j'irai le chercher à la SPA

). Bref, il est p'têt utile de le préciser : je ne suis vraiment pas un "ennemi des bêtes", très loin de là. Mais ça ne doit pas empêcher d'être lucide...
Chimère a écrit:
Et je n'aime pas le terme "anthropomorphisme", c'est connoté trop négativement. ça sous-entend trop qu'on à le tort "d'élever" l'animal au rang de l'humain, ou qu'on en fait "trop" pour son animal.
L'anthropomorphisme a une définition précise (
« tendance à concevoir les divinités ou les animaux à l’image des hommes et à leur prêter de ce fait des comportements et sentiments humains », dixit le wiktionnaire), qui n'induit pas de notion de supériorité de l'espèce humaine vis à vis des animaux. Certains antispécistes, qu'on ne peut vraiment pas accuser de défendre un point de vue négatif vis-à-vis des animaux (c'est même le contraire, ils auraient plutôt tendance à être misanthropes), versent complètement dans l'anthropomorphisme.
Et je ne dis pas que c'est grave, d'anthropomorphiser son animal domestique. Je pense que tout propriétaire de chien ou chat le fait, à des degrés divers. Mais quand c'est poussé à l'extrême, cela peut être le signe d'autres choses, dont d'un animal "substitut" à des relations humaines (un peu comme les tamagochi et
les épouses virtuelles sont la manifestation visible de l'isolement social des Japonais). Et je pense que c'est un phénomène qui est loin d'être anecdotique, dans nos sociétés occidentales qui ont complètement atomisé la plupart des structures sociales traditionnelles et mettent l'accent sur l'individualisme.
Chimère a écrit:
Un chien n'est pas plus sale qu'un humain, dès lors qu'il est bien entretenu, brosser etc...
A la décharge de Patto, il faut reconnaître que les chiens aiment bien manger la première cochonnerie venue ou se rouler dans un gros caca bien puant (ce que les humains ne font plus trop en général passé l'âge de 2 ans

).
En fait, un chien, c'est comme un petit gamin : ça oblige pas mal à revoir à la baisse son niveau d'exigence de propreté. Si on est un maniaque du ménage et qu'on veut une maison impeccable, un chien n'est p'têt pas une idée extraordinaire, ou alors on se rabat sur les tous petits chiens à l'entretien (théoriquement) plus facile et qui s’accommodent mieux à la vie dans l'environnement aseptisé d'une ville...