Lamart a écrit:
Je trouve aussi que le "parallèle" avec les moineaux est particulièrement mal choisi ; je m'explique. Si il y a bien un oiseau que tout le monde (ou presque) aime et nourris volontiers, c'est bien le moineau. Qui n'a pas donné quelques miettes à un moineau qui "mendie" à la terrasse d'un restaurant ?
En tout cas, moi je le fais toujours.
Peut-être parce que tu aimes bien les oiseaux... parce que le moineau, c'est aussi l'oiseau le plus commun, il n'a pas de couleurs particulières, et dont on fait le moins de cas. Voire que l'on considère comme un nuisible (par exemple, pour les récoltes). Un peu comme le pigeon.

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Honnêtement, je ne sais pas trop d'où vient cette idée selon laquelle les enfants seraient des concentrés de philosophie, pleins d'imagination et toujours prêts à s'interroger et à questionner le monde. Alors, il y en a des comme ça, très certainement, mais j'ai l'impression que c'est plutôt le fantasme bienveillant de penseurs rousseauistes sur le retour que le reflet d'une quelconque réalité. Je ne dis pas ça méchamment, j'aime beaucoup les enfants (j'en ai été un moi-même) — mais même si j'ai été un enfant très vif et imaginatif, mon enfance n'a clairement pas été la période la plus philosophique de ma vie
Je suppose que, factuellement, cela dépend des enfants... mais j'ai l'impression qu'au contraire, les enfants sont les spécialistes des "pourquoi?" sans fin.
Et quelque part, les "pourquoi ?", un peu naïf du style "pourquoi on travaille ?" "pourquoi on meurt?" etc... sont à la base des questionnements philosophiques et des remises en cause.
D'autre part, même s'ils peuvent être cruels, je pense que les enfants conservent, jusqu'à un certain âge, une forme d'innocence... même quand ils font le "mal", ils demeurent dans une forme d'expérimentation. Quelque part, expérimenter la conscience de faire le mal, ça fait partie d'une forme de maturation de l'esprit, nécessaire pour la plupart je pense.
Et puis, je pense aussi que ça fait partie du processus de "différenciation" de l'enfant... avant sa naissance, l'enfant ne fait qu'un avec sa mère, et donc avec le monde. A partir de sa naissance, le fait de comprendre qu'il n'est pas le monde mais un sujet différent du monde prend du temps. Je pense que quelque part, pour le jeune enfant, le fait de faire ressentir de la souffrance à autrui, souffrance qu'il ne ressent pas lui-même donc, est une manière de comprendre qu'il est lui et que l'autre est autre.
Enfin, jusqu'à un certain âge. Après, ça devient inquiétant en effet.
Ce qui est amusant, c'est que le processus spirituel consiste à l'inverse à se rendre compte que l'on ne fait qu'Un avec le monde. Sans doute parce que pour réaliser que l'on ne fait qu'Un avec le monde, il faut en passer par le processus de séparation... du coup, quelque parts, on peut considérer que l'enfant dans le vendre de sa mère a réalisé l'Eveil. La naissance lui fait perdre cette conscience qu'il n'avait pas encore, pour lui permettre d'expérimenter l'Eveil en conscience.
Cela dit, je ne sais pas si on peut généraliser cela chez tous les enfants : il y a au contraire, par exemple, des enfants qui refusent de manger de la viande par exemple, dès lors qu'ils ont compris qu'elle vient d'un animal que l'on a tué pour ça.
