J'évite de souhaiter la mort des gens, c'est mauvais pour le karma...
(mais j'avoue que c'est le genre de personne pour laquelle je ne verserai pas une larme...

)
Jérimadeth a écrit:
Je passe juste en coup de vent pour poster deux article de Thomas Lepeltier (un militant antispéciste).
Je suis pas d'accord avec lui, et je trouve ses papiers complétements lunaires, mais ils ont les vertus de leur vices:
1- Ils montrent bien la différence entre la pensée écologique et antispéciste (telle que née en occident)
2-Ils montrent qu'avant tout l'antispéciste est une éthique pathocentrée (c-à-d; centrée sur la capacité à ressentir) individualiste. Que c'est le coeur de la doctrine.
https://lamorce.co/pour-en-finir-avec-la-vie/https://lamorce.co/lecologie-va-t-elle- ... ispecisme/(note: j'ai bien envie d'envoyer ça a Nicolas Casaux. Histoire de mettre en scène un vaste combat d'infirme)
J'avoue, je n'ai le temps là tout de suite de ne lire qu'en travers, mais je ne suis pas sûre de comprendre la totalité du raisonnement de ce monsieur (et puis je suppute que ce genre de raisonnements n'est de toute façon qu'assez marginal, porté par des gens qui ne représentent principalement qu'eux mêmes, donc c'est assez loin de me faire peur, personnellement).
Même si je vois l'idée (l'espèce en soit n'a pas d'importance, seuls les individus comptent), ça me semble pêcher déjà par le fait qu'une espèce, par définition, c'est aussi (mais pas que) une somme d'individus. Si on protège une espèce, c'est bien par les individus distincts qu'on la protège...
D'autre part, se focaliser sur les "individus", c'est oublié que TOUT est interconnecté à chacun, chaque individu, quelque soit son espèce. Un individu vivant et flottant dans le vide intersidéral, ça n'existe pas.
L'individu participe et est relié au Tout, et le Tout est nécessaire et a besoin, dans une harmonie idéale, de chaque individu.
Quand il dit que si une espèce disparait, ce n'est pas si grave si chaque individu n'a pas souffert, ben c'est faux : cette disparition aura des répercussions sur l'écosystème, donc sur les autres espèces, donc sur la totalité des individus des autres espèces.
Donc ce qu'il dit n'a pas trop de sens.
D'ailleurs, c'est un peu ce que je reproche à la pensée antispéciste "extrême" : cette négation du lien qui unit chaque individus entre eux, chaque individus à tous et au Tout. Et donc ce lien qui unit l'Humain à l'Animal, et chaque humain à chaque animal.
Et c'est à mon sens une pensée dangereuse de ce point de vue, parce que si nous nous coupant de ce Lien, si nous le perdons de vue (enfin, nous l'avons en grande partie perdu de vue, il s'agit de le retrouver), alors l'écologie perd finalement tout son sens et son efficacité en tant telle.
D'autre part, quand il dit que la "mort" d'individus (comme les invertébrés ou les plantes) ne posent pas de problème éthique en soi, là encore, ça me semble totalement fallacieux comme argument : déjà par rapport aux relations au sein des écosystèmes et de l'environnement dont je parlais plus haut.
Mais aussi parce qu'en réalité, on ne sait pas où commence et où finit cette sentience, justement :
il n'y a pas très longtemps, une étude est sortie (je peux la retrouver, ça a été publié dans pas mal de médias) démontrant la capacité à souffrir des insectes, même les plus "petits" (comme les fourmis), et on sait que les plantes ont une certaine sensibilité.
Donc, se baser sur la seule sentience, ou sensibilité ou capacité à souffrir d'un individu pour justifier de l'éthique dans sa protection ou sa non-protection me semble assez... dangereux. On risque de passer à côté de la souffrance de beaucoup...
Personnellement, j'ai un côté animiste, et je pense que tout chose, tout être sur cette planète, et dans cet Univers, a une forme de sensibilité, d'esprit, de sentience et finalement de "présence" au sens ontologique : les animaux, les plantes, mais aussi les pierres, les cours d'eau, les planètes etc...
Evidemment pas "sensibilité" au sens, forcément réducteur, où on le comprend nous humains avec nos petits cerveaux mal finis, mais au sens de l'Être et de la présence à l'Être et dans l'Être.
D'autre part, je pense que la disparition d'un individu vaut autant que la disparition d'une espèce et inversement.
Il y a des choses qui se passent en ce moment et qui me révolte par rapport à cette logique : par exemple, ça fait plusieurs années maintenant que l'on massacre à tour de bras les canards d'élevage, au nom de la protection contre la grippe aviaire. Je trouve ça absurde intellectuellement et moralement ignoble, et pourtant... les grands médias annoncent des chiffres en millions, et ça n'émeut personne. (alors qu'à mon sens, c'est surtout le modèle d'élevage industriel que l'on veut protéger, plutôt que se prémunir contre la grippe aviaire).
Idem, je ne suis pas du tout d'accord avec la doctrine que l'on retrouve chez certains écologistes ou certains défenseurs de la faune, qui partent du principe qu'il est juste de tuer les individus d'espèces dites "invasives", ou de ne pas sauver l'individu d'une espèce pas assez "digne de protection" (comme les pigeons ou les corbeaux) etc...
Pour moi, une vie est une vie, et mérite d'être défendue, dans son intégrité et sa sensibilité.
Mais effectivement, en tant que vie, elle est liée à toutes les vies, et au Tout. On ne peut pas faire la distinction.
Alors, c'est sûr, c'est plus exigeant, moins simpliste et binaire comme vision des choses...
