Herbert West a écrit:
Il me semble que tu me l'as déjà dit, mais je ne me rappelle plus : tu joues de quel instrument ?
De la cornemuse, essentiellement. J'ai commencé tout gamin et j'en ai pratiqué différents types, mais depuis quelques années je me passionne pour les cornemuses sophistiquées conçues entre le XVII et le XIXème siècle (oui, je sais, c'est précis).
Mais à côté de la cornemuse, j'ai une certaine affinité avec les instruments à vents et je tâte de pas mal de choses (j'ai ainsi pratiqué le didgeridoo avec assiduité il y a 2 - 3 ans).
Herr Magog a écrit:
Tout ce qui est creux dans lequel on peut souffler, ce qui est source d'ennui chez certaines personnes de ma connaissance

Quand on laisse traîner chez soi des objets aux propriétés acoustiques intéressantes, c'est qu'on cherche ce genre de désagrément.
Herr Magog a écrit:
C'est plutôt la vitesse de vibration des lèvres qui crée les sons caractéristiques de l'instrument... sachant qu'on peut y faire circuler aussi des sons émis par le joueur au niveau de la gorge. Enfin si je ne me trompe pas, je ne suis pas un didgeridiste émérite.
Non, c'est exactement ça. La fréquence de vibrations des lèvres est à l'origine du son (comme sur n'importe quel instrument à vent de la famille des cuivres), c'est lui qui va permettre de produire la note continue bourdonnante du didgeridoo.
Les différentes "notes" du didgeridoo sont en fait des harmoniques, produites en changeant la forme de la bouche comme si on articulait des voyelles (A, I, O...). C'est exactement le même principe que pour la guimbarde ou le chant diphonique.
En pinçant plus ou moins les lèvres, on peut produire 2 ou 3 autres notes (comme sur une trompette ou un cor des alpes), mais pas plus. Il faut reconnaître que le didgeridoo est un peu limité de ce point de vue.
Herbert West a écrit:
Après, si je voulais vraiment nuancer mon propos, des types comme Django Reinhardt n'ont jamais de leur vie foutu les pieds dans un conservatoire. J'ai joué un moment avec un mec ami d'enfance de la famille Escoudé, dans les quartiers pas trop favorisés d'Angoulême. Selon ses mots :"ces types-là savaient à peine lire, mais il fallait pas s'amuser au "duel de guitare" avec eux".
Selon moi, le conservatoire apprend surtout la théorie de l'harmonie et du solfège, et la lecture de la musique. Le système ne s'attarde pas sur l'expression personnelle, sur le jeu en groupe ou l'improvisation... Choses qu'on peut très bien apprendre de façon empirique, loin d'un conservatoire, lorsqu'on est immergé dans un culture qui valorise la musique (comme c'était le cas de Django Reinhardt ou de nombreux musiciens dits "traditionnels").
En fait, je connais beaucoup de musiciens issus du conservatoire, très techniques dans la pratique de leur instrument, qui sont complètement perdus et incapables de faire quoi que ce soit dès qu'ils n'ont plus de partitions. La raison derrière cela est que le conservatoire promeut avant tout une conception intellectuelle et élitiste de la musique, plutôt qu'une approche plus populaire et intuitive se basant sur le ressenti et l'écoute (or, c'est bien de cela qu'il s'agit à la base, la musique !).
L'altiste Djac Baweur en parle très bien sur son blog, et je dois dire qu'ayant fait plus de 6 ans de conservatoire, je plussoie entièrement son constat.