Pochel a écrit:
euxième post sur le même sujet, que j'espère cette fois meilleur : les terres habitables dans le monde. Il semble que la planète soit déjà coupée en deux !
La carte est douteuse, car la question elle-même (
« quelles sont les terres habitables de la planète ? ») n'a pas vraiment de sens.
Techniquement, toutes les terres émergées de la planète sont potentiellement habitables, en revanche elles ne permettront pas le même modèle de civilisation. Des espaces considérés comme 'hostiles' par la carte peuvent tout-à-fait héberger une société humaine de façon durable, mais la rareté des ressources impose à celle-ci un fonctionnement nomade ou semi-nomade, et une faible densité démographique. Les inuits et les aborigènes d'Australie du dessert central le démontrent bien.
En outre, l'énergie abondante permet de « tricher » avec les règles du jeu, en créant des civilisations hors-sol complètement déconnectées des contraintes du milieu ; une ville gigantesque installée en plein milieu du désert comme Dubaï en est un bon exemple, mais je pense qu'on peut dire à la même chose à propos de Fairbanks citée par Cortex ci-dessus.
Pochel a écrit:
Bon, je pense que je vais arrêter avec ce genre de cartes, qui semblent être systématiquement fausses

Oui, la carte est effectivement un peu bidon — mais elle a le mérite d'alimenter la discussion.
Herr Magog a écrit:
Je me trompe peut-être, mais je pense qu'il plaisantait

non ?
Non, même pas, j'étais tout à fait sincère.
Metronomia a écrit:
Je sais bien qu'on lit beaucoup de choses fausses ou déformées dans la presse ou sur le Web, mais quels seraient alors les arguments que tu aurais à opposer à ce papier, par exemple:
https://www.nouvelobs.com/societe/20180 ... eduse.htmlJe n'arrive malheureusement pas à afficher le site du Nouvel Obs avec ma vieille bécane. J'avais consulté l'article depuis l'ordinateur du boulot, du coup je peux juste faire une réponse « de tête » mais sans m'attarder sur les détails.
Au total, on dispose d'une vingtaine ou une trentaine d'études qui ont été réalisées sur le glyphosate, sur une large palette de thèmes allant de la façon dont la substance passe la barrière des muqueuses, sur la manière dont l'organisme l'assimile ou non... et sur la possible corrélation entre l'usage du glyphosate et le développement de pathologies diverses au sein d'une population d'agriculteurs. C'est le cas de l'étude de l'AHS qui est citée dans l'article du Nouvel Obs, qui est la plus vaste jamais menée à ce jour.
La grande majorité de ces études proviennent d'organismes de recherche pour lesquels les risques — bien réels — de corruption ou d'influence sont faibles (dans un sens ou dans l'autre : certaines études sont manifestent menées par des « anti-glyphosates »)... et les 2/3 montrent un risque nul ou très faible à des doses d'exposition « normales ». Si le glyphosate était si cancérigène qu'on le dit, cet effet délétère devrait être nettement plus visible.
Ça ne veut pas dire que le glyphosate est un produit bénin et complètement inoffensif. C'est un biocide, une substance prévue pour agir sur le vivant, donc
forcément ce n'est pas un produit anodin. MAIS il n'est sûrement pas aussi toxique qu'on le dit, et il présente d'autres avantages (son large spectre d'efficacité et sa faible rémanence dans le sol, par exemple). En cas d'interdiction, les alternatives qui resteront aux agriculteurs (à savoir, d'autres produits phytosanitaires) risquent d'être encore pires.
Au delà de ça, la levée de boucliers contre le glyphosate de la part de nos concitoyens ne se base pas réellement sur des arguments rationnels, mais il s'agit avant tout d'un symbole : le glyphosate représente Monsanto, qui incarne elle-même tous les travers (réels et supposés) du système agro-industriel.
Et c'est toujours de bon ton, d'aller taper sur
« ces enfoirés de capitalistes uniquement intéressés par le fric, et qui empoisonnent notre alimentation pour pouvoir nous vendre ensuite des médicaments ». Ça permet de ne pas avoir à remettre ses habitudes de consommation en question, et de continuer à acheter des tomates en plein hiver ou des frites surgelées à 2 €/kg.