Encyclopédie du paranormal - Feu follet

     Feu follet


Phénomène lumineux qui apparaît sous la forme d'une lueur pâle, souvent localisé en zone marécageuse


Ces lueurs ont plusieurs caractéristiques récurrentes :

  • dans sa forme, il s'agit d'une flammèche suspendue dans l'air à faible hauteur.
  • sa couleur varie : jaunâtre, rougeâtre, mais c'est le bleuté qui domine.
  • le phénomène lumineux est diffus, vacillant et bref. On parle parfois de quelques minutes, mais plus vraisemblablement la moyenne se situe dans la dizaine de secondes.
  • il ne dégage généralement ni chaleur, ni fumée.


Artiste inconnu

Source : Flammarion, "L'atmosphère : météorologie populaire" (1888, p.749)

On trouve les premiers témoignages « de flammes flottant au-dessus des marais » dès le Moyen-Age. La première référence connue est associée à William Fluke (1563) dans A Goodly Gallerye : William Fluke's book of meteors. En 1704, Isaac Newton mentionne les feux follets dans son traité opticks : il les décrit comme des « vapeurs s’élevant des eaux putréfiées habituellement appelées "ignes fatui" ».

Les désignations du phénomène varient naturellement selon les pays, mais également et de façon très importante suivant les régions :

  • Will o’the wisp, Jack’o lantern ou foolish fire dans les pays anglophones ;
  • ellylldan, tan annwn ("feu de l'autre monde") au pays de Galles ;
  • feu follet, lumerelle et parfois, farfadet? pour les pays francophones ;
  • escaufeur, flambia, roudge bounète ("bonnet rouge") ou roudge gate ("chèvre rouge") dans les Ardennes ;
  • letern noz ("lanterne de nuit"), Yann gan-y-tan, Padrig he shod tan ("Patrick qui porte le feu"), kelar, tan-noz ("feu de nuit"), sklaerderig-noz ("petite clarté de nuit") en Bretagne ;
  • fofu ou bélengi en Normandie ;
  • brandons ou illayés en Auvergne ;
  • fouleto ("folet") en Bourgogne ;
  • vierman ou schoeffer dans la Meuse ;
  • culard dans les Vosges ;
  • foulta ("folet") dans le Jura ;
  • brandede schaper ("berger flamboyant") en Champagne ;
  • lugarela en Occitanie ;
  • focs follets en Catalogne.

D'une manière générale, on estimait qu'il s'agissait d'esprits malins dont les flammeroles sont destinées à égarer le voyageur en pleine forêt ou le mener vers le bord d'un précipice. Selon la région, il s'agit soit d'un esprit? lumineux (fée?, fantôme?, élémentaux?), soit d'un revenant? muni d'une lanterne.


L’explication scientifique la plus fréquente est qu’il s’agit d’une émanation conjointe de méthane (CH4) à partir de plantes en décomposition et de formes chimiques du phosphore (diphosphine (P2H4) et/ou d’hydrogène phosphoré (phosphine) (PH3 ; pyrophorique)) émis par la décomposition d’un cadavre. La phosphine a la particularité de s'enflammer au contact de l'air tandis que le méthane est un combustible. Lorsque la phosphine et le méthane rassemblés remontent en surface, la phosphine s'enflamme et provoque la combustion du méthane. Cependant, le phénomène n'a pu être reproduit en laboratoire.

Avec le drainage, la régression des zones humides et des forêts inondées, et l’enterrement des morts dans des cercueils en béton et étanches, les feux-follets sont devenus plus rares.


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Traduction anglaise : Foolish fire ; Will-o'-the-wisp ; Jack-o'-lantern

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Auteur : Trotmany ; Ar Soner
Mise en ligne : 31/07/08
Dernière modification : le 10/07/12 à 17:02