Encyclopédie du paranormal - Gazeka

     Gazeka


Cryptide de Papouasie-Nouvelle-Guinée décrit comme un porc de grande taille


En 1875, le naturaliste allemand Adolf Bernhard Meyer publie un article dans la revue Nature dans lequel il mentionne l'existence possible d’un grand mammifère quadrupède inconnu en Papouasie Nouvelle-Guinée :

« Je pense comme vous que la présence de rhinocéros en Nouvelle-Guinée doit être sérieusement mise en doute, mais j'aimerais mentionner une description de très grand quadrupède en Nouvelle-Guinée, que j'obtins des Papous de la côte sud de la Geelvinks Bay.
(...) Alors que je chassais des porcs sauvages avec les Papous, ils me parlèrent, sans que je les interroge, d'un très grand porc, comme ils l'appelaient, fixant sa hauteur sur un tronc d'arbre à plus de six pieds (ndlt : 1,80 m). Je ne pus obtenir d'autres informations de leur part, excepté que la bête était très rare, mais ils étaient très précis dans leur assertion. Je promis des tas de perles de verre et des couteaux à celui qui m'apporterait quelque chose de ce grand animal, mais aucun ne le fit. »

Vue d'artiste du gazeka
Artiste : Marc Dupont, d'après Forge 1983. Source

Meyer mentionne toutefois ses doutes quant à l'existence de ce cochon géant, qu'il suspecte d'avoir été inventé par les Papous, selon lui superstitieux et prompts « à voir des fantômes et des choses absurdes partout ».

En 1906, l’explorateur britannique Charles A. W. Monckton rapporte à son tour avoir entendu parler d'une telle créature. Alors qu'il explorait la région sud-est du pays, dans les montagnes Owen Stanley, un des indigène engagé pour expédition, nommé Ogi, lui rapporta avoir vu deux créatures en train de paître paisiblement lors de ses reconnaissance. Il en fit la description suivante :

« Elle a environ 5 pieds (1,50 m) de long, 3 pieds 6 pouces (1,06 m) de haut, a une queue comme celle d'un cheval et des pieds fourchus ; noire ou à peau sombre avec des marques d'un motif, un long museau, et des cris avec une longue note aiguë. »

Bien que Monckton n'ait pu apercevoir l'animal lui-même, il rapporte avoir pu observer des preuves incontestables de son existence, notamment des empruntes de pas. Suite à cela, l'hypothétique cochon géant est surnommé le « gazeka de Monckton », en référence au gazeka, un animal fictif absurde imaginé par le comédien George Graves. Ce nom, toujours utilisé à l'heure actuelle, est parfois erronément présenté comme celui employé par les papous pour désigner l'animal (en réalité, les explorateurs anglais utilisent le terme « Devil pig » - littéralement, « porc diable »).

Le gazeka imaginé George Graves, petit animal presque dépourvu de poils que les autres animaux mordent parfois en le prenant pour un navet

En plus de ces deux témoignage, il existerait des preuve matériels qui tendent à prouver l’existence du gazeka. Ainsi, en 1910, une expédition britannique a découvert des empreintes et des excréments qui lui appartiendraient. De plus, une statuette papoue, initialement prise pour une représentation d'échidné, pourrait en réalité représenter le gazeka.

Statuette papoue d'un échidné ou du gazeka

Plusieurs hypothèses selon lesquelles le gazeka serait un animal connu ont été proposées. Selon l'une d'elles, il s'agirait en réalité d'un babiroussa : excellents nageurs, certains membres de cette espèce sont susceptibles d'avoir nagé des îles indonésiennes dont ils sont originaires jusqu'à la Nouvelle-Guinée.

Photographie de babiroussa

Les descriptions de l’animal, ainsi que le fait qu’il n’y a aucun animal placentaire en Papouasie, ont amené le paléntologue américain William D. Matthew, à supposer que le gazeka est un Diprotodon, un marsupial supposé disparu depuis la fin du pléistocène. Cette hypothèse semble être la plus populaire dans le milieu de la cryptozoologie.

Vue d'artiste d'un diprotodon, parfois décrit comme un wombat géant

Selon l'hypothèse proposée en 1984 par un autre paléontologue, Menzies, la sculpture papoue initialement prise pour une représentation d'échidné pourrait en réalité être celle de palorchestes, autre marsupial lui aussi éteint durant le pléistocène. Pour la paléo-mammalogiste anglaise Christine Janis, le gazeka pourrait être un palorchestes, dont des fossiles ont été découverts en Nouvelle-Guinée.

Vue d'artiste de palorchestes


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Synonyme : Gazeka de Monckton, Porc diable (traduction littérale du nom utilisé par les papous)

Traduction anglaise : Monckton's Gazeka, Devil pig

Articles connexes :

Date : 1875 (première mention connue)

Localisation : Papouasie-Nouvelle-Guinée, Océanie

Sources et liens complémentaires :

Article Le gazeka, "porc-diable" de la Nouvelle-Guinée, 9 août 1999
Monckton's Gazeka, Loren Coleman, 6 mars 2006
The Rhinoceros in New Guinea, A. B. Meyer, Nature, 11, 4 février 1875
Informations sur le gazeka imaginé par le comédien George Graves, auquel le cryptide doit son nom

Catégories : G ; Créatures ; Cryptozoologie
Auteur : Archi, Paul Binocle
Mise en ligne : 21/11/10
Dernière modification : le 10/07/12 à 17:04