K-131

Sous-marin soviétique qui a été le théâtre d'un incendie mystérieux le 18 juin 1984

Sous-marin de type Projet 675 (code OTAN : Classe Echo II), le K-131 est l'un des sous-marins soviétiques à avoir été le théâtre d'un incendie mortel pour plusieurs de ses membres d'équipage. L'origine et les caractéristiques de l'incendie sont l'objet d'une rumeur peu répandue qui le présente comme un phénomène paranormal.

Rumeur

Cette rumeur méconnue trouverait son origine, selon ceux qui la colportent, dans une dépêche de l'AFP datée du 31 août 2000 à 12h23 qui porterait le titre « L’incendie du sous-marin russe " K-131 " restera un mystère » et qui aurait été écrite par Sergueï Larine. Cette dépêche, supposée porter le n° AFP 311223, décrirait l'incendie qui a eu lieu à bord du sous-marin comme un événement mystérieux et similaire au phénomène de combustion spontanée ?.

Selon le récit qui aurait été fait dans cette dépêche, le jour de l'incident, le K-131 se dirigeait vers son port d’attache de Vidiaievo, sur la mer de Barents, après une mission de 62 jours en Méditerranée qui consistait à surveiller un porte-avion américain.

Photographie d'un sous-marin soviétique de classe Echo II, comme le K-131

Le 18 juin 1984, il naviguait à 150 mètres de profondeur en mer de Norvège avec plus de 100 personnes à bord quand l’incident eut lieu :

« À 9h30 du matin, nous avons reçu un signal d’alarme et entendu des cris en provenance du huitième compartiment » se remémore le capitaine de vaisseau Alexei Efremov, un membre d’équipage. Selon ses termes, le feu aurait débuté de manière « mystérieuse » : « Les cheveux et les vêtements du sous-officier Valentin Troubitsyne, qui se trouvait dans le huitième compartiment, ont brusquement pris feu. Troubitsyne se démenait dans le compartiment pour essayer d’éteindre les flammes, et le feu s’est emparé de deux autres membres de l’équipage » raconte Efremov.

Paniqués, les sous-mariniers se sont réfugiés dans le septième compartiment, où d’autres membres d’équipage ont été atteints par le feu. Frappant à la porte du compartiment voisin pour trouver de l’aide, un sous-officier qui se trouvait de l’autre côté décida de ne pas ouvrir, de peur que le feu ne se propage de son compartiment, où se trouvait une quarantaine de marins.

« Ce qui m’a surpris le plus, c’est que le feu choisissait minutieusement ses victimes. Il a déformé les placards métalliques à l’intérieur du sous-marin, mais n’a pas touché aux documents » explique Efremov.

Le sous-marin a fait surface et l’incendie a été éteint. 13 morts et 3 blessés graves sont à déplorer. Le K-131 a poursuivi son service dans la marine russe, sans que les causes de l’accident ne soient déterminées.

Réalité des faits

La dépêche du 31 août 2000 l'Agence France Presse supposée décrire cette version des faits ne semble jamais avoir existé : l'AFP nie aujourd'hui son existence et, interrogés sur le sujet, ceux qui la citent ne l'ont jamais lue eux-mêmes mais n'ont fait que reproduire l'information sans chercher à la vérifier. Il semblerait donc que les détails de cette affaire ne soient qu'un canular, que l'auteur a essayé de rendre plus plausible en citant une dépêche imaginaire de l'AFP comme source. Il ne semble de plus exister aucune mention des caractéristiques surnaturelles de cet incendie dans les sources en anglais ou en russe, la rumeur a vraisemblablement été inventée en France.

Autre photographie d'un sous-marin de classe Echo II

S'il est établi qu'un incendie a bien débuté dans le huitième compartiment du K-131 le 18 juin 1984, il ne semble avoir présenté aucune des caractéristiques mystérieuses qui lui sont attribuées dans la dépêche supposée de l'AFP. Selon la version communément acceptée des faits, un court-circuit a mis le feu aux vêtements d'un membre d'équipage alors qu'il utilisait un tableau de bord électrique, dans le huitième compartiment. L'incendie s'est ensuite propagé dans le septième compartiment et a causé la mort de 13 membres d'équipage.