Encyclopédie du paranormal - Suaire de Turin

     Suaire de Turin


Linceul dans lequel aurait été enveloppé le corps de Jésus lors de sa descente de la croix et sa mise au tombeau


Considéré comme une relique pour certains, comme une vulgaire reproduction artistique pour d’autres, le suaire de Turin soulève encore bien des interrogations quand à son authenticité. Cette pièce d’étoffe d’un mètre dix sur quatre mètres trente-six se présente sous la forme de tâches brunes dessinant deux corps disposés de face et de dos, dont les deux têtes sont opposées. Le linceul est actuellement conservé dans la chapelle royale de la cathédrale Saint Jean-Baptiste à Turin depuis le XVème siècle. Mais avant ?

Pour tenter de retracer l’histoire du suaire, il convient de se resituer à l’époque à laquelle il est apparu.


Les origines

Selon les Evangiles, après sa mort, Jésus est enseveli dans un linceul acheté en ville par Joseph d’Arimathie. Le vendredi soir, son corps est porté dans un tombeau neuf. Les règles du sabbat imposant le repos le samedi, c’est le dimanche matin que Marie-Madeleine et Marie, mère de Jacques, se rendent au sépulcre munies d’aromates en vue de pratiquer les dernières onctions. Elles trouvent le tombeau ouvert et vide. Elles courent annoncer la nouvelle aux apôtres. Simon Pierre entre alors le premier dans le tombeau, et découvre les linges pliés et posés à terre. Le suaire ayant recouvert la tête de Jésus se trouve roulé et posé séparément à un autre endroit. Il y a là une première contradiction puisque les Evangiles font état de linges et d’un suaire, alors que le linceul que nous connaissons aujourd’hui n’est constitué que d’une seule pièce.

En 640 et jusqu’au VIIIème siècle, des textes anciens attestent que le suaire est toujours visible à Jérusalem. Au XIème siècle il se trouverait à Constantinople, mais lorsque la ville est mise à sac, le linceul disparaît. On le mentionne entre autres en 1208 dans la cathédrale de Besançon. En 1353, on le retrouve à Lirey. De main en main, le linceul devient la propriété de la Maison de Savoie à Chambéry où un incendie se déclare, manquant de peu de consumer les empreintes figurant sur l’étoffe. C’est en 1558 que cette dernière arrive à Turin où elle y est conservée depuis.

Le linceul dans son intégralité


Des photographies révélatrices

L’intérêt pour le suaire commence à décliner, jusqu’à sa nouvelle ostension en 1898. Un photographe (le chevalier Pia) effectue alors des clichés du linceul, clichés qui se révèlent être des négatifs des tâches visibles sur le suaire. On y distingue très nettement un corps, un visage marqués des stigmates de la crucifixion, comme si le suaire avait agi en plaque sensible ayant enregistré l’empreinte d’un corps. Le chevalier Pia ayant été accusé d’avoir trafiqué ses clichés, une nouvelle salve de photographies est effectuée sous contrôle d’experts lors de la nouvelle ostension du suaire en 1931. C’est le Docteur Barbet qui est chargé d’étudier les résultats. Des traces de la flagellation aux différentes marques de coups, en passant par les plaies et les contusions, tout est analysé minutieusement, jusqu’aux traces de la couronne d’épines (Jésus étant le seul crucifié à en avoir porté une). Selon Barbet, le linceul présente toutes les caractéristiques d’authenticité avec la réalité anatomique, et s’avère donc bien être le linge qui a abrité le corps du Christ.

Négatif pris par le chevalier Pia en 1898


Contradictions

Pourtant des zones d’ombre subsistent : le corps figurant sur le suaire est ainsi représenté avec des plaies au niveau des poignets. Or selon les Evangiles, Jésus ressuscité aurait demandé à Thomas de toucher ses mains afin qu’il puisse constater par lui-même les preuves de sa survivance. Peut-être faut-il y voir une simple erreur d’interprétation, car en aucun cas les paumes des mains ne sauraient à elles seules soutenir le poids d’un corps sans se déchirer.

Autre contradiction, le linceul laisse apercevoir à certains endroits des tâches de couleur carmin, presque rouges. Une impossibilité chimique et physique puisque l’on sait que le sang coagulé vire au brun.

Pour trancher dans le vif, des analyses au carbone 14 sont réalisées. Les résultats bien qu’encore très contestés aujourd’hui de par leur fiabilité sont publiés en octobre 1988. Ils révèlent que le suaire ne serait rien d’autre qu’une reproduction datant du Moyen-âge.

Qui a raison et qui a tort ? Quelle que soit la réponse, le suaire de Turin continue d’alimenter les débats et suscite toujours autant d’intérêt pour ses fervents défenseurs, comme pour ses plus ardents détracteurs.


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Traduction anglaise : Turin Shroud (ou Shroud of Turin)

Localisation : Turin, Italie, Europe

Lien complémentaire :

Ouvrage de référence :

  • DECAUX Alain, Grands mystères du passé, Paris, Editions de Trévise, 1969

Catégories : T ; Énigmes_historiques ; Objets
Auteur : Linele
Mise en ligne : 24/04/09
Dernière modification : le 05/01/13 à 20:31