Encyclopédie du paranormal - Yara-ma-yha-who

     Yara-ma-yha-who


Créature anthropophage des croyances des aborigènes d'Australie


Le yara-ma-yha-who est un monstre croquemitaine? des croyances des aborigènes d'Australie, utilisé pour dissuader les enfants de se promener seuls dans la nature. Il est principalement connu par l'ouvrage de l'anthropologue William Ramsey Sith Myths and Legends of the Australian Aboriginals (1936), qui toutefois n'en précise pas l'origine géographique ni la tribu aborigène où l'histoire a été collectée.

Le yara-ma-yha-who est décrit comme une créature humanoïde de couleur rouge (parfois recouvert de poils, parfois avec une peau glabre comme un humain) et de petite taille - il mesure un peu plus d'un mètre. Il possède une tête énorme et disproportionnée, pourvue d'une large bouche sans dents qu'il peut ouvrir démesurément tel un serpent. Ses doigts et ses orteils sont également dotés de ventouses, comme les tentacules d'une pieuvre.

Vue d'artiste du yara-ma-yha-who
(Source : Fetus-man)

Le folklore raconte que le yara-ma-yha-who est une espèce qui habite l'Australie depuis des temps immémoriaux, bien avant que les premiers aborigènes n'y arrivent. Il vit habituellement dans les grands arbres feuillus, particulièrement les figuiers sauvages (Ficus rubiginosa et Ficus macrophylla) qui sont souvent utilisés par les gens pour se protéger des rayons du soleil ou de la pluie.
Le yara-ma-yha-who attend qu'un humain imprudent se promène en dessous de l'arbre ou s'endorme à son pied ; il se laisse alors tomber des branches, surprenant sa victime et il lui suce le sang tel un vampire à l'aide des ventouses dont ses membres sont pourvus. Il ne vide pas entièrement sa proie de son sang, mais juste assez pour l'affaiblir et la faire s'évanouir – lui ôtant ainsi toute possibilité de s'enfuir. Temporairement rassasié, la yara-ma-ya-who la laisse seule sur place et va dormir ou se promener jusqu'à ce qu'il ait faim à nouveau.
Le yara-ma-yha-who ouvre alors son énorme bouche et il gobe entièrement sa victime. Si celle-ci a du mal à passer, il peut se mettre debout et exécuter une sorte de danse, gigotant sa tête en tous sens pour aider le corps de l'humain à descendre dans sa gorge. Après quelques temps, le yara-ma-yha-who recrache péniblement sa proie - qui est toujours vivante et en un seul morceau. La régurgitation s'étant passée, le yara-ma-yha-who va à nouveau s'endormir ou partir se promener, puis revenir manger sa victime un peu plus tard.

Le yara-ma-yha-who va ainsi dévorer puis régurgiter sa malheureuse victime à de nombreuses reprises ; à chaque fois qu'il la recrache, sa proie est de plus en plus petite, sa peau devient sans cesse plus rouge et sa tête plus grosse... Jusqu'à ce que l'humain ait été finalement transformé en yara-ma-yha-who.

Cette pratique permet au yara-ma-yha-who de se reproduire ; mais il semble également y être contraint par l'esprit du figuier qu'il habite. Ainsi, s'il échoue à ingurgiter ou à recracher une de ses proies, l'esprit du figuier le tue en rentrant à l'intérieur de sa tête par ses oreilles ; le corps du yara-ma-yha-who se transforme en un champignon poussant sous l'arbre et produisant une faible lueur pendant la nuit.

Un figuier de la baie de Moreton (Ficus macrophylla), arbre dans lequel le yara-ma-yha-who est supposé se cacher
(Source : Hear.org)

Tout espoir n'est cependant pas perdu pour la personne qui s'est faite prendre au piège du yara-ma-yha-who. Elle peut simuler une extrême fatigue ou faire le mort, et ainsi profiter du sommeil ou de l'absence de la créature après avoir été régurgitée pour s'échapper.
Toutefois, le yara-ma-yha-who est méfiant. Avant de laisser sa proie sans surveillance, il va s'assurer qu'elle ne simule pas son évanouissement. Le yara-ma-yha-who va ainsi s'éloigner d'elle puis se retourner brusquement pour la surprendre, la toucher avec un bâton et la chatouiller sous les bras à la recherche d'une réaction. Il va ensuite s'asseoir à une cinquantaine de mètres de là pour guetter un quelconque signe de vie de l'humain, avant de vaquer à ses occupations.

La personne peut alors fuir. Si le yara-ma-yha-who revient ou se réveille avant qu'elle n'ait eu le temps de quitter les lieux, il la poursuit – mais il est peu à l'aise sur la terre ferme et sa démarche est lente et hésitante. Il ne reste alors plus qu'à espérer que la victime possède encore assez d'énergie pour courir plus vite que le yara-ma-yha-who et lui échapper.

Vue d'artiste du yara-ma-yha-who, ici représenté d'une façon similaire à une grenouille
(Source : Myths and Legends of the Australian Aboriginals, de William Ramsey Sith)

Il a été avancé que le mythe du yara-ma-yha-who a pu être inspiré par l'observation de grenouilles arboricoles, comme les rainettes du genre Litoria, qui sont très communes en Australie et possèdent une grande bouche ainsi que des doigts terminés par des ventouses.
Bernard Heuvelmans avait quant à lui rapproché le yara-ma-yha-who du tarsier spectre (Tarsius spectrum), un primate arboricole dont l'apparence (allure gracile, visage rond et grands yeux, ventouses au bout des doigts) évoque une grenouille ou un petit homme sauvage. Le tarsier est toutefois d'une taille minuscule (15 cm pour un poids de 140 grammes) et son aire de répartition (îles de Sumatra, Bornéo et des Philippines) n'inclut pas l'Australie.


Traduction anglaise : Yara-ma-yha-wo

Localisation : Australie, Océanie

Articles connexes :

Sources et liens complémentaires :

Bibliographie :

  • Myths and Legends of the Australian Aboriginals, de William Ramsey Sith (1936), éd. George G. Harrap.
  • La Grande Encyclopédie des Elfes, de Pierre Dubois (2003), éd. Hoëbeke
  • Sur la piste des bêtes ignorées, de Bernard Heuvelmans (1955), éd. Plon

Catégories : Y ; Mythes et folklore ; Créatures
Mise en ligne : 26/09/11
Dernière modification : le 25/11/12 à 18:56