Fruit vampire

Les fruits vampires semblent provenir de la tradition orale de populations roms des Balkans. Dans la littérature académique, les seules mentions connues de fruits vampires proviennent d'articles de l'ethnologue Tatomir Vukanović publiés dans le Journal of the Gypsy Lore Society publiés à la fin des années 1950 et basés sur ses voyages en Serbie entre 1933 et 1948.

Selon Vukanović, les humains ne seraient en effet pas les seuls à pouvoir devenir des vampires d'après le folklore des Roms de Serbie : des animaux, des plantes, certaines parties du corps et même certains objets, comme des outils agricoles, pourraient également en devenir dans certaines circonstances. L'idée que des objets inanimés puissent devenir des êtres surnaturels maléfiques évoque les tsukumogami japonais.

La croyance aux fruits vampires viendrait plus particulièrement de Roms musulmans du Kosovo-Métochie, selon lesquels les citrouilles et les pastèques seraient les deux seuls fruits susceptibles de devenir des vampires. Pour certains, la transformation aurait lieu s'ils sont gardés pendant plus de dix jours tandis que pour d'autres, les citrouilles se transformeraient en vampire si elles sont conservées après Noël. La présence de taches de sang à la surface des fruits indiquerait que leur transformation est en cours ou s'est achevée.

À droite de la pastèque, taches qui évoquent l'aspect du sang

Les fruits transformés en vampire se mettraient à trembler et à gronder et, la nuit venue, ils rouleraient jusque dans les maisons et les étables pour s'en prendre aux gens. Ils seraient toutefois pratiquement inoffensifs et ne seraient pas très craints par les habitants.

Les fruits vampires pourraient être détruits en les plongeant dans de l'eau bouillante, puis en les frottant avec un balai avant de les jeter. Le balai devrait ensuite être brûlé.