Encyclopédie du paranormal - Maison qui saigne

     Maison qui saigne


Maison située à Saint Quentin qui a été le théâtre de phénomènes inexpliqués


L'affaire commence en janvier 1986 au 74 Cité de Mulhouse dans le quartier de Remicourt à St Quentin (Aisne), en Picardie.


Lucie et Jean-Marc Belmer sont installés depuis le mois d’août 1985 dans cette petite maison. Lucie est femme au foyer et passe ses journées seules avec le chien de la famille tandis que Jean-Marc, routier, est souvent absent. Un matin, la jeune femme trouve d’étranges taches rouges sur la table de la cuisine, puis des bruits se feront entendre au cours des nuits suivantes.


Le couple fait appel à la police et l’histoire est médiatisée : en 1986, Fr3 réalise un reportage sur la maison qui saigne de Saint Quentin. Puis en 1992, soit 6 ans après les faits, l'émission Mystères sur TF1 reconstitue l'affaire en interrogeant les témoins de l'époque.

Les événements relatés ci-dessous sont issus des déclarations faits par le couple Belmer à la police et à la presse.

Des taches de sang et des bruits la nuit


D'après le propre récit qu'elle fait de l'histoire, Lucie a beau nettoyer les taches, elles reviennent dès le lendemain et se multiplient. Le couple en retrouve sur les murs, la literie, les vêtements pourtant rangés dans les tiroirs. D’abord localisées au rez-de-chaussée, elles apparaissent à l’étage par la suite.
Par la suite, de mystérieux bruits perturbent le couple la nuit : vaisselle cassée, portes qui claquent, mobilier déplacé… Pourtant au matin, le couple constate que rien n’a bougé dans la maison.

Lucie rapporte également le comportement étrange de la porte menant à la cave. D’après elle, cette porte d’ordinaire fermée est retrouvée plusieurs fois ouverte. La sœur de Lucie confiera à l’émission Mystères que quand sa sœur descend à la cave, la porte se referme doucement derrière elle alors qu’elle reste immobile pour toute autre personne.


Un exemple de traces de "sang" sur un des murs de la maison de Saint Quentin (image issue du reportage de Fr3 en 1986)

Constatations de la police


Après avoir prévenu sa famille, Lucie fait appel à la police. Ce sont le brigadier-chef Guy Piette et le brigadier Pierre Cepparo qui prennent l’affaire en main. Ils constatent les traces de sang et soumettent des hypothèses. Ils évoquent ainsi une éventuelle blessure du chien qui pourrait projeter du sang en éternuant par exemple. Alors qu’ils sont présents au rez-de-chaussée, un bruit sourd se fait entendre à l’étage. Or rien n’a bougé. Guy Piette affirmera que ce bruit est resté inexpliqué.

La police décide de recouvrir les sols de farine, de boucler la maison et de revenir le lendemain pour vérifier si un mauvais plaisantin n’aurait pas laissé des traces de pas. Le lendemain, la maison est retrouvée fermée, la farine intacte mais la police constate que de nouvelles taches sont apparues.

Le liquide qui constitue les taches trouvées dans la maison est alors analysé : il s’agit bien de sang humain, d’après le biologiste Jacques Chancé interrogé dans l’émission Mystères. L’analyse précise cependant que ce sang n’est pas frais d’après la presse écrite.

Intervention du medium


Au final, la police acceptera l’intervention d’un medium qui pense très vite que la source du problème se situe à la cave. Il précisera également que Lucie est une jeune femme très réceptive aux esprits. Il ordonne qu’on creuse dans le sous-sol à un endroit précis. Cela se passe sous l’œil d’un reporter, des policiers et du propriétaire (M. Fené, qui d’après ses dires a appris l’histoire par la rumeur, le couple Belmer ne lui ayant jamais signalé ces phénomènes).
L’opération ne donnera rien. Cependant le brigadier-chef Piette assure avoir senti des doigts se poser sur son avant-bras alors qu’il n’y avait personne derrière lui. Il en témoigne dans l’émission.

Sans explication et terrorisé, le couple finira par quitter bien vite cette maison, quelques mois après les premières apparitions de taches. La maison sera habitée par plusieurs locataires par la suite mais personne ne se plaindra de quoi que ce soit.

Quelles explications avancer ?


Les faits connus font penser à un phénomène de type « poltergeist » : on parle en effet de bruits de vaisselle et de meubles déplacés (mais aucun objet ni meuble ne sera jamais retrouvé à une place différente). Comme souvent dans ce type de phénomène, une personne semble être à l'épicentre des manifestations : Lucie Belmer. C’est en effet Lucie qui voit d’abord les taches, c’est elle qui entend surtout les bruits et il n’y a qu’avec elle que la porte de la cave s’anime.
De plus, le medium pense qu’elle est "réceptive" aux esprits.

Cependant on peut opposer plusieurs faits qui incitent à prendre du recul sur ces phénomènes :

  • on remarque que Lucie est au centre de cette histoire, or elle vit seule toute la journée, son mari étant absent de par son métier. Une grande partie de l'affaire repose donc sur la bonne foi de ce témoin.
    On ne peut écarter l’hypothèse qu’elle ait interprété des faits inhabituels (bruits insolites) comme paranormaux. La plupart des phénomènes constatés, exception faite des gouttes de sang, sont de nature ambiguë.
  • la reconstitution opérée par Mystères, émission à sensation plutôt que d’investigation, ne permet pas de démêler le vrai du faux... et ce d'autant plus que des erreurs se sont manifestement glissées dans l'émission (elle affirme par exemple que les manifestations paranormales ont débuté en septembre 1986, alors qu'elles commencèrent 6 mois plus tôt aux dires du couple Belmer).
    De fait, certains éléments ont pu être interprétés, ou suggérés au téléspectateur par les réalisateurs pour les besoins de l’émission.
  • il a été avancé que les taches rouges constatés par le couple Belmer pourraient être une forme de champignons ou des spores d'origine végétale, même si cette hypothèse va a priori à l'encontre de l'analyse effectuée par Jacques Chancé.

Il est donc difficile d’avoir une vision globale et complète de cette histoire à l’heure actuelle.

Il est courant de lire sur Internet que la maison qui saigne aurait été rasée suite au départ du couple Belmer, et que les travaux auraient mis à jour les squelettes d'anciens officiers nazis. Cette affirmation est cependant une pure rumeur : la maison de Saint Quentin n'a pas été détruite et fut habitée pendant plusieurs années après que les Belmer l'aient quitté.
En 2010, la maison est inoccupée depuis un an et les riverains ne semblent pas faire grand cas de cette histoire d’après Le Courrier Picard.


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Traduction anglaise : l'affaire est quasiment inconnue outre-Atlantique, il n'existe donc aucun terme en anglais pour la désigner. La maison qui saigne se traduirait cependant par « the house that bleeds ».

Localisation : Saint Quentin, département de l'Aisne, région Picardie, France, Europe

Bibliographie :

  • L’Union, édition du samedi 8 - dimanche 9 février 1996, page 16
  • Le Courrier Picard, édition du dimanche 31 octobre 2010
  • Emission Mystères de Juillet 1992, produite par Philip Plaisance et présentée par Alexandre Baloud

Catégories : M ; Lieux ; Phénomènes ; Parapsychologie
Auteur : Redrum
Mise en ligne : 06/11/10
Dernière modification : le 10/07/12 à 17:37