Penanggalan

Description

Dans le folklore malais, le penanggalan est une créature qui, en temps normal, ressemble à une belle femme. La nuit, sa tête est toutefois capable de se détacher du reste du corps et de voler en emportant avec elle ses organes internes. Il serait reconnaissable à sa forte odeur de vinaigre.

Image : Silycon Sorcery & Michael LoPresti

De façon générale, il est dit qu'il se nourrit de sang ou de chair humaine. Après une attaque, les victimes du Penanggalan dépérissent et ne s'en remettent que rarement. De plus, même si le Penanggalan ne parvient pas à s'abreuver du sang de quelqu'un, tous ceux qui entrent en contact avec ses entrailles développent des ulcères purulents qui ne peuvent guérir sans l'aide d'un shaman?.

Le Penanggalan s'en prendrait principalement aux femmes enceintes et aux nouveaux-nés. Il se poserait sur le toit des bâtiments où des enfants sont sur le point de naître et hurlerait au moment de leur naissance, et insérerait une longue langue invisible à l'intérieur du bâtiment pour boire le sang de la mère. Il aurait une préférence pour le sang des nouveaux nés et des femmes venant d'accoucher ainsi que pour les placentas, qu'il déterrerait pour les manger.

On lui attribue parfois le pouvoir de traverser les murs ou d'entrer quelque part en passant par les fissures du plancher. Dans certaines versions, le penanggalan est également capable de contrôler le mouvement de ses intestins et de les utiliser comme des tentacules.

Protection

Il serait heureusement possible de protéger un lieu contre les attaques du penanggalan en l'entourant d'épines de Mengkuang, une plante locale, de sorte à ce qu'elles endommagent les organes internes exposés du penangglan. Les lianes épineuses de la plante peuvent également être enroulées autour des fenêtres, de sorte à emprisonner les organes de la créature, une méthode souvent utilisée lorsqu'une femme vient d'accoucher.

Cette pratique n'empêcherait toutefois pas le penanggalan de traverser le plancher pour s'en prendre à l'enfant, pour cette raison, certaines familles plantent des ananas sous leur maison des mois avant la naissance, de sorte à empêcher le passage du monstre.

La plupart du temps, le penanggalan ressemble à une femme normale. La légende veut qu'il puisse toutefois être reconnu à sa forte odeur de vinaigre et à certains détails de son comportement : il éviterait de croiser le regard des gens et se lècherait les lèvres lors de son travail de sage-femme.

Identifier un penanggalan permettrait de s'en débarrasser, en se rendant à son domicile durant nuit, lorsque sa tête est en train de chasser, pour trouver le reste de son corps, sans défense. Le penanggalan pourrait alors être tué en détruisant son corps, en empêchant d'une manière ou d'une autre la tête de s'y rattacher ou en mettant des morceaux de verre dans son corps sans tête, de sorte à blesser les organes internes du penanggalan à son retour. Il serait également possible de s'en débarrasser en retournant son corps, de sorte à ce que sa tête se rattache à l'envers, révélant ainsi à tous sa vraie nature.

Origines

D'une version à une autre, les origines du penanggalan varient :

• Il s'agirait d'une femme normale ou d'une prêtresse qui, alors qu'elle effectuait un rite ou méditait, assise dans une cuve remplie de vinaigre, aurait été interrompue par un homme lui demandant ce qu'elle faisait. Sa surprise aurait été si grande que sa tête aurait jailli hors de son corps, emportant ses entrailles avec elles et, en colère contre cet homme, elle l'aurait poursuivi et serait devenue une créature maléfique.
• Souvent, le penanggalan est décrit comme une sage-femme qui a fait un pacte avec le diable en échange de pouvoirs surnaturels, mais qui a enfreint une condition de ce pacte exigeant qu'elle ne mange pas de viande pendant quarante jours. Elle aurait en retour été transformée en penanggalan et, après une nuit passée à boire le sang de ses victimes, elle tremperait ses organes dans du vinaigre pour les faire rétrécir et faciliter leur rentrée dans son corps.

Créatures similaires

Le penanggalan est généralement décrit comme l'équivalent malais du mythe du vampire. Il présente de fortes similitudes avec le leyak? du folklore de Bali, le Nukekubi? du Japon, le krasue? de Thaïlande et le manananggal des Philippines, autre créature vampirique qui se présente sous la forme du torse d'une vieille femme, volant grâce à des ailes de chauve-souris.

Le penanggalan est parfois confondu avec le manananggal mais les deux créatures diffèrent en plusieurs points :

• Le penanggalan détache sa tête et ses entrailles, tandis que le mananggal détache son buste tout entier et vole grâce à des ailes membraneuses.
• Le manananggal se nourrit grâce à une langue en forme de trompe, tandis que le penanggalan est généralement représenté avec des dents pointues (canines uniquement, comme les vampires occidentaux, ou la totalité des dents, selon les versions).

Le folklore philippin comprend également d'autres créatures similaires, comme les aswangs?, les wakwaks? et les Ekeks?, autres monstres volants similaires aux vampires.