Pyromancie

Art divinatoire consistant à prédire l’avenir par l’intermédiaire du feu.

La pyromancie (du grec « pyro », feu, et « manteia », divination) est une forme d’art divinatoire visant à lire et interpréter l’avenir grâce à l’élément feu.

Les origines de la pyromancie sont difficiles à dater tant la fascination exercée par le feu sur les hommes fut constante depuis l’aube de la civilisation. Malgré tout, des traces de sa pratique sont visibles à partir de l’Antiquité, notamment chez les Grecs et les Romains qui la pratiquaient régulièrement durant leurs sacrifices religieux pendant lesquelles, par exemple, ils posaient des questions aux animaux qu’ils immolaient (brebis, cheval…), les bêtes sacrifiés devaient ensuite transmettre les questions aux Dieux. Les grecs attribuaient également l’invention de la pyromancie à Amphiaraos, un héros légendaire à qui un sanctuaire fut dédié près de la ville d’Oropos en Attique.

Temple dédié à Amphiaraos, qui selon les légendes de la Grèce antique fut l’inventeur de la pyromancie

Il fut également avancé que les Perses avaient recours à cette forme divinatoire, notamment à cause du fait qu’ils pratiquaient le zoroastrisme. Le terme « pyromancie » fera quant à lui son apparition au Moyen-âge.
Durant la Renaissance, la pyromancie faisait partie des sept arts divinatoires prohibés par Johannes Hartlieb ?.

La pyromancie utilise de nombreux critères pour parvenir à ses interprétations : ainsi, ce type de divination peut être pratiqué avec un brasier ou une simple flamme de bougie. Elle utilise également la taille, la forme, la direction ou la couleur d’une source enflammée pour traduire l’avenir. Lorsqu’il s’agit de jeter des matières (organiques ou non) dans le feu, on parle d’empyromancie.
De par sa nature même, la pyromancie peut être croisée avec d’autres formes d’art divinatoire pour donner forme à de nouvelles lectures de l’avenir, comme avec la botanomancie lorsqu’il s’agit de brûler des plantes pour en interpréter les cendres.

De ce fait, il existe de nombreuses « sous-catégories » désignant des techniques ne portant pas le nom de pyromancie, mais pouvant être traitées comme des suites logiques de celle-ci :

Capnomancie (du grec « kapnos », fumée) : Technique divinatoire visant à observer les mouvements, les directions et les formes produites par de la fumée. Quand il s’agit de fumée d’encens, on parle alors de libanomancie (du grec « libanos » qui désigne la résine oliban servant à la fabrication de l’encens).
Causinomancie (du grec « kaus », brûler) : Désigne le fait de placer un objet dans un foyer pour observer les modifications et brûlures apportées sur l’objet même (et non les changements que l’objet procure aux flammes) pour lire l’avenir.
Lampadomancie : aussi appelé lychnomancie, désigne une pratique divinatoire inspirée de la pyromancie dans laquelle l’interprétation est tirée de la flamme d’une lampe.
Sideromancie (du grec « sideros », fer) : Méthode visant à faire chauffer du fer à rouge, puis à observer la réaction des matières incandescentes (brindilles, pailles...) qui y étaient posées (cendres, étincelles…) de manière à interpréter le futur.
Certaines formes d’ostéomancie utilisent le feu pour parvenir à leurs fins. Ainsi, en Amérique du Nord et en Asie de l’Est, la scapulomancie était croisée avec la pyromancie : des omoplates d’animaux étaient brûlées de manière à pouvoir obtenir des pouvoirs de divination (on parle alors de pyroscapulomancie). La plastromancie faisait parfois de même avec les carapaces de tortue.

De nos jours, la pyromancie est peu pratiquée, et elle reste surtout visible dans les œuvres de fiction issues de la culture populaire où elle est généralement confondue avec la pyrokinésie.