Encyclopédie du paranormal - Vaimanika Shastra

     Vaimānika Shāstra


Ouvrage moderne décrivant la construction et le fonctionnement des vimana


Le Vaimānika Shāstra (वैमानिक शास्त्र, littéralement en sanskrit « la science des vimāna ») est un livre décrivant la construction et le fonctionnement des vimāna, des machines volantes qui auraient été utilisées en Inde à une époque immémoriale.

Le Vaimānika Shāstra est souvent présenté par les partisans de la théorie des anciens astronautes comme une preuve irréfutable de la présence passée d'une technologie très avancée en Inde - éventuellement d'origine extraterrestre. L'ouvrage a cependant été l'objet de vives critiques, dénonçant son origine moderne et le caractère pseudo-scientifique de son contenu.

Origines de l'ouvrage


La paternité du Vaimānika Shāstra revient au mystique sud-indien Subbaraya Shastry (? - 1941), qui dicta le livre à son associé G. Venkatachala Sharma durant les deux premières décennies du XXième siècle. Le mystique affirmait cependant que le contenu de l'?uvre lui provenait de Bharadwaja, un des maharishi (les sept sages mythiques qui composèrent les Vedas) qu'il avait contacté par des méthodes de channeling? mental.
Subbaraya Shastry voyait le Vaimānika Shāstra comme une toute petite partie d'un livre plus grand encore, le Yantra Sarvaswa (यन्त्र सर्वस्व en sanskrit, « l'encyclopédie des machines »). Composé lui aussi par les maharishi dans le but de partager leurs connaissances pour le bienfait de l'humanité, cet ouvrage aurait malheureusement été perdu au cours du temps.

La couverture de la traduction anglaise de 1973 du Vaimānika Shāstra, par G. R. Josyer

Dans les années 20, plusieurs manuscrits du Vaimānika Shāstra furent envoyés à des bibliothèques et universités. Suivant les indications de Subbaraya Shastry, des dessins et schémas furent réalisés par T. K. Ellappa, un étudiant ingénieur, qui allèrent enrichir certaines de ces versions. Des chapitres décrivant plus en détail 4 vimāna particuliers leurs furent également ajoutés.

Un de ces livres fut découvert par le spécialiste du sanskrit G. R. Josyer en 1952, lors d'une exposition de manuscrits rares. Il en publia une traduction en anglais en 1979, qui est devenue depuis la version la plus connue du Vaimānika Shāstra à l'international. En 1991, l'auteur américain David Hatcher Childress? en reprit de larges portions dans son livre Vimana Aircraft of Ancient India & Atlantis.
Parallèlement au travail de Josyer, une traduction en hindi de deux versions légèrement différentes du Vaimānika Shāstra (sans schémas ni dessins) fut publiée en 1959 par Brahmamuni Parivrajaka. Cette version est nommée

Dans son introduction à la traduction anglaise et dans ses communiqués aux médias, G. R. Josyer a présenté le texte comme étant d'origine extrêmement ancienne et il en imputa la paternité aux maharishi védiques.
Une étude réalisée en 1974 par l'Institut des Sciences de Bengalore, se basant sur une analyse linguistique du livre et des interviews des associés de Subbaraya Shastry (dont G. Venkatachala Sharma), permit cependant de confirmer d'une part que le mystique indien était bien l'auteur du Vaimānika Shāstra, et d'autre part que l'ouvrage avait été écrit progressivement entre 1900 et 1922.

Composition


La traduction anglaise du Vaimānika Shāstra réalisée par G. R. Josyer est composée de 6 chapitres et de près de 3000 vers. Les autres versions du livre en sanskrit et en hindi possèdent de 3 à 8 chapitres, et un nombre très variable de vers.

Le Vaimānika Shāstra définit et décrit dans ses premiers chapitres ce qu'est une machines volante, un pilote, une route aérienne... Les vimāna sont ainsi dépeints comme pouvant voyager dans tous les milieux (aquatique et aérien), ainsi que dans l'espace. Pour pouvoir les diriger, les pilotes doivent suivre un entraînement très poussé.

L'ouvrage présente également 32 machines et systèmes pouvant être mis en place dans les vimāna. Certains sont réalistes : miroirs aveuglants, armes diverses pour détruire ou empoisonner l'ennemi, camouflage optique, appareils pour intercepter des communications ennemies... Tandis que d'autres sont nettement plus fantaisistes : mantras à réciter pour acquérir divers pouvoirs, création d'illusions fantomatiques (pour donner éventuellement à l'appareil l'aspect d'un lion, d'un serpent ou d'une montagne !), création d'un "ciel nocturne" artificiel à partir d'eau et d'éther...
Quelques descriptions de machines sont ambiguë, aussi certains ufologues y ont vu des systèmes de communication par ondes radio, des radars...

L'ouvrage aborde en outre divers sujets connexes comme les caractéristiques des métaux et matériaux utilisés dans les vimāna et leurs méthodes de production ; l'atmosphère et sa composition ; les miroirs et leurs utilisation en cas de conflit ; le régime alimentaire des pilotes en fonction des saisons, ou les vêtements qu'ils doivent porter...

Le Vaimānika Shāstra classe les machines volantes en 3 catégories, suivant le yuga (l'époque cosmique) à laquelle elles furent construites et utilisées :

  • pour le Treta-Yuga (l'époque la plus ancienne), la catégorie mantrika qui comporte 25 vimāna (dont un nommé Pushpaka, à l'image de la machine volante du Rāmāyana) ;
  • pour le Dwapara-Yuga, la catégorie tantrika qui comporte 56 vimāna ;
  • pour le Kali-Yuga (l'époque moderne), la catégorie kritaka qui comporte 25 vimāna.

Le livre ne détaille que 4 types de vimāna, tous de type kritaka :

  • shakuna vimāna (littéralement, le « vimāna-oiseau ») : d'une longueur d'une vingtaine de mètres, il se caractérise par une organisation en étages concentriques autour d'un mât, une hélice à son extrémité et deux ailes et une queue qui lui permettent de se diriger. Les ailes sont actionnées par un moteur fonctionnant à la chaleur, sans que davantage de détails soient donnés.
Le shakuna vimāna, dans la traduction anglaise de 1973
  • sundara vimāna (littéralement, le « vimāna splendide ») : prévu pour le vol aérien seulement, il est organisé comme un fusée. De forme conique, la machine mesure 10 mètres de large pour 15 mètres de haut. Chose rare, les détails de son fonctionnement sont grossièrement précisés : de l'électricité est générée de différentes façons (frottement, rayons solaires, chute d'eau...et même à partir d'urine d'âne et d'éléphant !), qui sert à vaporiser une huile ; cette huile vaporisée est mélangée à de la vapeur d'eau, ce qui produit des gaz brûlants évacués par des tuyères spécialisées dirigées vers le haut.
    De cette façon, le sundara vimāna peut voyager à la vitesse de 13 000 km/h (au delà de Mach 10 !).
Vue en coupe du sundara vimāna, dans la traduction anglaise de 1973
  • rukma vimāna (littéralement, le « vimāna doré ») : prévu pour le vol aérien seulement, il présente une forme conique similaire au sundara vimāna. D'une largeur de 300 mètres (dans le texte) et d'une hauteur de 30 mètres, le dernier tiers du cône est aménagé pour accueillir des passagers.
    Le vol de l'appareil est assuré par des hélices et le battement de "roues" situées sur le bas de la machine. Le vimāna peut ainsi voler à plus de 1000 km/heure, soit un peu en dessous de la vitesse du son.
Le rukma vimāna, dans la traduction anglaise de 1973
  • tripura vimāna : le lien de ce vimāna avec les Tripura, 3 cités volantes évoquées dans le Shiva Purana n'est pas précisé.
    Cette machine peut voler dans les airs, mais également dans l'eau et dans l'espace. D'une forme ovale de 30 mètres de long pour 7 mètres de large, elle possède une hélice et un gouvernail à chaque extrémité, et plusieurs petites roues qui se rétractent en milieu aquatique. Pour pouvoir aller dans l'eau et dans l'espace en toute sécurité, l'appareil est couvert d'un revêtement nommé « vêtement de lait ».
    L'énergie électrique est produite par des rayons solaires et divers acides d'une façon non précisée.
Le tripura vimāna, dans la traduction anglaise de 1973


On notera que si le Vaimānika Shāstra fourmille de détails sur les machines, en revanche il ne s'attarde que très peu sur le fonctionnement des vimāna. Il ne décrit ainsi jamais la façon dont des machines aussi imposantes s'élèvent dans les airs, ni les principes physiques et chimiques sur lesquels reposent leurs moteurs.

Critiques de l'ouvrage


Une étude du Vaimānika Shāstra fut réalisée en 1974 par des chercheurs des départements d'ingénierie mécanique et aéronautique de l'Institut des Sciences de Bengalore. Cette étude, qui permit d'éclaircir les origines de l'ouvrage et d'en faire remonter la paternité à Subbaraya Shastry, s'intéressa également à la faisabilité technique des vimāna décrits dans l'ouvrage.

Ses conclusions furent très critiques. L'étude dénonça ainsi le manque de réalisme des machines volantes : aucun des vimāna décrits dans le Vaimānika Shāstra n'aurait la capacité de voler, tant ils sont construits en dépits des règles de l'aérodynamique.
Les moyens de propulsions décrits vont à l'encontre des lois de Newton de façon grossière, telles les tuyères orientées vers le haut (dans la direction dans laquelle l'engin doit se déplacer) pour le sundara vimāna. Quand à l'idée de voler comme un oiseau avec une machine battant des ailes, si elle fut longtemps testée au cours des siècles depuis l'époque de Léonard de Vinci, elle s'est révélée complètement infructueuse. La faisabilité d'un appareil comme le shakuna vimāna est proche de l'impossible.
Enfin, les vitesses que les appareils sont supposés atteindre (Mach 1 pour le rukma vimāna et Mach 10 pour le sundara vimāna) sont complètement irréalistes, vu la forme des appareils et leurs systèmes de propulsion.

Il fut également souligné que l'ouvrage contient de nombreuses incohérences : les schémas et dessins ne correspondent pas toujours avec le texte (machines de dimensions différentes, détails des machines figurants sur les dessins mais non mentionnés dans le texte) ; certains passages du texte sont sans queue ni tête et incompréhensibles...

Vue d'artiste du rukma vimāna

Source

Le Vaimānika Shāstra est cependant toujours étudié par certains ufologues partisans de la théorie des anciens astronautes et des nationalistes indiens cherchant à glorifier le passé de leur pays. Ignorant les critiques formulées sur le contenu du livre et la mise en évidence de son origine moderne, ils le tiennent toujours pour une authentique preuve de la présence de machines volantes évoluées dans l'Inde ancienne, voire d'un contact entre les premiers Indiens et des extraterrestres.

Certaines affirment que Subbaraya Shastry avait appris le Vaimānika Shāstra par son maître, un sage nommé Guruji Maharaja. Ce dernier aurait lui-même tenu ce savoir de son propre maître, et ainsi de suite, faisant effectivement remonter le Vaimānika Shāstra au maharishi Bharadwaja. Les méthodes de "channeling" qu'aurait utilisé Subbaraya Shastry pour rentrer en contact avec le grand sage serait donc une façon imagée de représenter la transmission orale ininterrompue de ces connaissances de maître à disciple depuis les temps védiques.
Il a également été avancé que des exemplaires plus anciens du Vaimānika Shāstra ont existé, mais qu'ils ont été endommagés ou perdus au cours du temps... voire qu'ils ont été sciemment détruits par le gouvernement britannique durant l'époque coloniale.


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Traduction anglaise : Vaimānika Shāstra

Noms alternatifs : de nombreuses orthographes différentes existent : Vymanika shastra, Vaymanika jaastra... suivant la transcription du sanskrit choisie.

Localisation : l'article aurait été dicté par Subbaraya Shastry à G. Venkatachala Sharma à Bombay, Inde, Asie.

Date : d'après l'étude menée en 1974 par l'Institut des Sciences de Bengalore, le livre aurait été rédigé progressivement entre 1900 et 1922.

Articles connexes :

Liens complémentaires :

Schémas et planches extraits de la traduction anglaise du Vaimānika Shāstra
Le point de vue de natinalistes hindous sur le contenu du Vaimānika Shāstra
Article extrait de la publication The Week du 21 Juin 2001

Bibliographie :

  • A critical study of the work "Vymanika shastra", de H.S. Mukuna, S.M. Despandes, H.R. Nagendra et al. (1974).
L'étude du Vaimānika Shāstra réalisée en 1974 par des chercheurs de l'Institut des Sciences de Bengalore.
La traduction anglaise du Vaimānika Shāstra

Catégories : V ; Énigmes historiques ; Objets ; Ufologie
Auteur : Ar Soner
Mise en ligne : 14/01/11
Dernière modification : le 10/07/12 à 18:07