Encyclopédie du paranormal - Le Sabbat - entre satanisme et paganisme

Le Sabbat - entre satanisme et paganisme


Par Hermine

Dans l’imaginaire européen, le sabbat est une réunion de sorcières? autour d’un sombre maître d’œuvre : le Diable. C’est à la période des chasses qu’il est né, même si certains de ses aspects sont beaucoup plus anciens. De nos jours, deux images liées viennent spontanément à l’esprit lorsque l’on prononce le mot « sabbat » :

  • le sabbat diabolique, où des sorcières, jeunes et désirables ou vieilles et repoussantes, se rendent sur leur balai la nuit pour rendre hommage au Diable. Ou, sans balai, un groupe de personnes se livrant à des messes noires, de préférence dans des endroits isolés, mais toujours au nom du Diable et dans le but de faire le mal.
  • le sabbat païen, très à la mode, qui fête les moments de l’année selon le calendrier celte. Pour cette version-ci, pas de balai, et surtout pas de Diable : les femmes qui périrent sur le bûcher étaient des adoratrices des anciens dieux, cruellement sacrifiées par les chrétiens qui n’avaient pas réussi à voir toute la beauté qu’elles voulaient apporter dans le monde.

Qu’en est-il en réalité ? Cela fait maintenant trois cents ans que la plupart des bûchers se sont éteints et bon nombres d’historiens, médecins, anthropologues et autres se sont penchés sur cette question : le sabbat a-t-il existé ?


Les origines


L’Europe, depuis toujours, a gardé un vieux fond de chamanisme, que ce soit en héritant des chasseurs du paléolithique ou par le biais des indo-européens qui, avant de l’occuper en vagues successives, ont probablement eu des rapports avec les peuples de Sibérie. Bien sûr, on ne peut pas parler de chamanisme européen, mais certaines notions sont restées dans l’imaginaire collectif des peuples. Ainsi, dans l’antiquité, l’idée de « voyage hors du corps » est extrêmement présente dans les croyances. En Grèce, on parle également de ces femmes qui « volent la nuit », se transformant en oiseau pour ce faire. A Rome, certains cultes sont montrés du doigt. On les accuse de mettre du désordre, ce qui, au demeurant, est vrai. Les Bacchantes ont très mauvaise réputation : à Rome comme à Athènes, on les interdit. Là où c’est intéressant, c’est que ces fêtes, empreintes de transes que l’on pourrait dire « chamaniques », ont bel et bien existé et, à mon sens, ont très fortement contribué à créer la peur des orgies nocturnes de certains.

Avec l’arrivée des premiers chrétiens qui, par l’absorption de l’hostie sacrée, « mangent le corps du christ », on ressort cette notion d’orgie nocturne troublant l’ordre public : les chrétiens sont accusés, en plus de tous les débordements possibles, d’anthropophagie. Cette idée sera clairement reprochée à chaque fois qu’eux-mêmes se retrouveront confrontés à des groupes « déviants » une fois que le christianisme sera devenu « religion d’état ». On rajoute cependant l’idée de blasphème. En effet, à chaque fois que l’Eglise, maintenant établie se trouve confrontée à des groupes dissidents, elle les accuse de façon plus ou moins fondée de profaner ses sacrements en faisant de fausses messes ou en utilisant à mauvais escient la sainte hostie.

Cependant, le Diable n’est pas encore présent, contrairement aux sabbats que l’on reprochera ensuite aux sorcières. A propos du choix du nom « sabbat » pour désigner des « réunions nocturnes et secrètes de personnes oeuvrant contre l’Eglise », il vient du nom donné par les juifs, souvent stigmatisés, à leur jour de repos. Pour l’idée d’une présence maléfique à laquelle on rend hommage, il faut attendre les procès des Templiers et leur Baphomet. A partir de là, tous les ingrédients du sabbat diabolique sont réunis, mais ils ne sont pas encore réunis, ni utilisés contre les sorciers.

L’accusation de rencontres nocturne avec orgie et blasphème sert à envoyer au bûcher bon nombre d’hérétiques, grâce à l’application de la Question. En effet, le « droit de torturer pour obtenir des aveux »fut appliqué avec plus ou moins de mesure aussi bien par la justice laïque que religieuse à partir du XIIIème siècle, peut-être même avant. A la période des chasses, ce « droit à la torture » est appliqué systématiquement par la justice laïque dans les pays qui connurent le plus de cas de sorcellerie diaboliques, et donc de récits de sabbat. Ce fut particulièrement le cas en Allemagne, où, si la torture était admise une seule fois, la séance pouvait être indéfiniment interrompue et reprise. Parce qu’il est important de souligner que dans la très grande majorité des cas, c’est bien la justice laïque et non religieuse qui juge et condamne les sorciers.


Le sabbat diabolique


Au XVème siècle, l’Europe, d’un bout à l’autre de la société, est persuadée que le Diable œuvre dans le monde et qu’il a des serviteurs : les sorciers. Ceux-ci, entre autre chose, sont accusés de se rendre au sabbat, réunion nocturne où l’on adore le Maître. On y va, après avoir utilisé une « certaine poudre », en passant avec son balai par le conduit de la cheminée, ou un sombre animal vient nous chercher, si ce n’est le Diable lui-même, qui transporte sur son dos son serviteur.

C’est par la torture que ces aveux sont recherchés et obtenus. Au départ, on trouve déjà quelques récits calqués sur ce que l’on reproche aux hérétiques : messes à rebours ou piétinement d’hostie, anthropophagie, quoique distants par rapport au Diable. Lorsqu’il est présent, il assiste en spectateur aux réjouissances de ses ouailles. Mais on trouve principalement des récits reproduisant les fêtes de village, de plus en plus mal vues par le pouvoir en place, aussi bien religieux que laïque. Dans ces cas, même si on parlait bien de « réunion de sorciers », il s’agissait plus de manger, danser et discuter que de faire réellement le mal, même si on y trouve presque toujours des échanges de poudre maléfique, destinée à faire le mauvais temps ou faire mourir les bêtes et les gens.

Pourtant, en cent ans, un changement se produisit, et ce, jusque dans les ouvrages des démonologues?. On passe de ces réunions, bien intégrées, d’une façon ou d’une autre dans l’imaginaire des populations à quelque chose de relativement nouveau et beaucoup plus terrible. Le sabbat, blasphème suprême, devient un endroit où l’on adore le Diable. Il est maintenant présent et chaque sorcier lui rend hommage en baisant son derrière et copule avec lui. A partir de ce moment, les orgies décrites deviennent frénétiques, tant sur le contenu des repas, qui ne sont presque plus qu’anthropophagiques que sur le comportement des sorciers qui s’éloigne totalement des « sabbats fête de village » si présents au début. La profanation des rites religieux chrétiens est alors systématique, ainsi que les orgies sexuelles, truffées de pratiques alors interdites.

Lorsque, partout en Europe, les bûchers s’éteignent, on est passé de la réunion de deux aspects bien connus et bien ancrés à un troisième, parfaitement original. Il faut donc se pencher sur les mécanismes qui ont permis ce glissement de sens.

Lorsqu’une personne soupçonnée était arrêtée et que les juges chargés de l’affaire décidaient d’appliquer la torture, celle-ci ne pouvait qu’aller jusqu’aux aveux, puisqu’il aurait été impensable de faire tant souffrir un innocent. Le sorcier finissait donc le plus souvent par avouer ce que l’on attendait de lui. Une fois que cette confession, fantaisiste sur bien des points, était obtenue et la condamnation prononcée, on placardait à la vue de la population tous les méfaits qu’il avait raconté, dont sa présence au sabbat. Les lecteurs en parlaient, et en même temps diffusaient ces horribles récits.

Les premiers ouvrages de démonologie, s’ils font mention du sabbat dans sa première forme, sans toute fois en faire le crime principal évoluent eux aussi vers le sabbat diabolique en même temps que la population. Les premiers démonologues ne décrivaient pas la même chose que les suivants. Ils évoluèrent eux aussi dans leurs croyances en même temps que la société. Ces ouvrages connurent un grand succès, puisqu’ils servirent aux juges à mener les procès selon des règles précises. Ils comportaient des gravures. Lors de la diffusion des premiers ouvrages, ces illustrations, tout comme le texte, étaient encore modérées sur le sujet. Cependant, au fil des rééditions, les graveurs eux-mêmes lisant les comptes rendus et s’en imprégnant, illustraient un sabbat déjà différent de celui des textes qu’ils représentaient. Ces gravures marquaient plus fortement les esprits que les textes eux-mêmes et renforcèrent de ce fait l’idée du sabbat de second type, celui que nous a transmis notre imaginaire.

Les deux premiers modes de diffusion, à savoir le récit des procès et les gravures n’auraient pas suffi à répandre le nouveau sabbat jusque dans les campagnes, qui furent les plus touchées. Il faut pour cela ajouter les « canards », véhiculés par les colporteurs partout en Europe. Ceux-ci sont les ancêtres de nos journaux à sensation et n’avaient pas pour but de relater les faits mais, au contraire de les amplifier de façon à marquer les esprits. On y trouve les comptes rendus de procès, le plus souvent exagérés, tant du point de vue des crimes contre la société que des descriptions du sabbat. Ils contiennent également des gravures de moindre qualité, faites non plus pour illustrer mais pour choquer. C’est par ces trois modes de propagation complémentaires et se nourrissant les uns les autres que l’idée du sabbat diabolique dans sa forme la plus abominable se dispersa dans toute l’Europe. Les personnes arrêtées cent ans après le début des chasses avaient entendu parler des confessions de leur prédécesseurs, avaient vu les gravures et vu les canards : la torture leur arrachait des aveux qui prenaient en compte la nouvelle version du sabbat et leur confession contribuait à faire évoluer cette version vers l’aspect toujours plus terrible que nous connaissons.

Cependant, tout le monde ne croyait pas au sabbat : dès le départ, beaucoup de voix s’élevèrent pour protester contre le traitement infligé aux accusés, que ça soit pour la torture ou pour les condamnations qui suivait.


Rêve ou réalité ?


Jean Wier (ou Johann Weyer, né en 1515 et mort en 1588, médecin et physicien) fut l’un des plus virulents partisans de la théorie d’un sabbat purement onirique et, par extension, l’un des plus grands défenseurs des sorciers.

Pour lui, ces personnes qui avouaient s’être rendues au sabbat ne faisaient que relater un rêve. Il pensait que ces femmes (il parlait de « sorcières ») absorbaient diverses drogues qui les plongeaient dans un état de transe, quand elles n’étaient pas purement malades mentales. C’est ainsi qu’elles avaient l’impression de voler et de se rendre quelque part, sans pourtant quitter leur lit. Certains démonologues acceptaient cette idée de « sabbat rêvé », mais pour eux, cela ne changeait rien au crime commis : même de façon onirique, les accusés servaient le Diable et devaient donc être condamnés.

D’autres attaquèrent très violemment cette idée de « rêve de sabbat » parce qu’elle remettait en cause le pouvoir du Diable sur terre, et était donc perçue comme une attaque envers l’Eglise, déjà tellement mise à mal à cause des guerres de religion.

Pour revenir à Jean Wier, il prouva qu’au moins quelques uns des cas dont il s’occupa relevaient bel et bien de la prise de drogue. Cependant, même si nous savons que ces plantes (jusquiame, graine de peuplier…) étaient bel et bien connues de certains, et d’ailleurs utilisées, la majorité des accusés lorsqu’on leur demandait la composition de l’onguent censé les transporter jusqu’au lieu du sabbat, restaient très évasifs. Ils parlaient de « certaine poudre donnée par le Diable », ou de « certaine herbe », mais en ignoraient le nom, et même l’aspect.

On peut donc dire que même si le sabbat comme produit de rêves induits par des drogues a existé, il n’était pas généralisé, et n’a donc pas fortement contribué à sa propagation dans toute l’Europe, jusque dans les colonies.

Toutefois, l’importance de la drogue n’est pas nulle. Il faut savoir que même sans onguent dument préparé, il existait à cette période beaucoup de psychotropes utilisés consciemment ou non. En effet, suite à un refroidissement général baptisé maintenant « Petit Age Glaciaire », les récoltes se retrouvaient plus souvent qu’à l’ordinaire contaminées par l’ergot de seigle, ce champignon parasite aimant surtout les périodes humides et fraîches. Le peuple, guetté par la famine, mangeait des aliments préparés avec des céréales contaminées. De mauvaises récoltes en mauvaises récoltes, certains, pour ne pas mourir de faim, se retrouvaient même contraints de préparer leur pain avec tout ce qui leur tombait sous la main, comestible ou non. On peut faire un parallèle entre les années et les endroits propices aussi bien à la prolifération de l’ergot de seigle qu’au manque de nourriture et les Grandes Chasses, principalement allemandes et lorraines.

A ce stade, il faut parler de la différence entre « la chasse aux sorcières? » proprement dite et les « grandes chasses ». S’il est vrai que du XVème au XVIIIème siècle on brûla des gens pour crime de sorcellerie?, il y eut une période, entre la fin du XVIème et la première moitié du XVIIème où l’on brûla de manière frénétique. Ca n’était plus une personne plus ou moins isolée qui se trouvait accusée ou condamnée, même si ce cas de figure se rencontrait toujours, mais tout un groupe.

La terreur était à son comble : tout le monde connaissait maintenant le sabbat diabolique, et tout le monde, devant les catastrophes accumulées (guerres, famines, épidémies…), réclamait à grand cri un châtiment pour ces sorciers coupables. Une première accusée commençait, sous la torture à livrer sa famille, ses amis, puis, devant l’insistance des bourreaux, les notables de son lieu de vie. On voulait des noms. Folle de douleur, elle fournissait donc tous ceux qui lui venaient à l’esprit. Ainsi, durant ces grandes chasses, on brûla indistinctement hommes, femmes et enfants, toujours dans les campagnes (parfois jusqu’à la moitié des habitants), mais, et c’était relativement nouveau, même dans les villes, où il ne fut pas rare de voir des bûchers de dix à vingt personnes.

C’est donc dans ces grandes chasses que le rôle du climat fût important (l’un des premiers crimes que l’on reprochait, en plus du sabbat, était de « faire le mauvais temps »), et, par extension, la contamination des récoltes ou de l’alimentation par des substances hallucinogènes. Si ça n’était pas les accusés qui en absorbaient eux-mêmes, ce fut alors leurs accusateurs, mourant d’empoisonnement ou voyant mourir leur bétail, et recherchant donc un coupable.

En définitive, c’est bien sur la base de « sabbat rêvé » et non réel que les bûchers, petit à petit, s’éteignirent. De plus en plus de voix s’élevèrent pour affirmer que l’on ne pouvait condamner tant de personnes pour un crime visiblement imaginaire. En France, les grandes affaires de possession? (Loudun? en 1632, Louviers en 1643…) défrayèrent la chronique et forcèrent les pouvoirs publics à prendre des mesures pour interdire les poursuites pour le seul crime de sorcellerie.

Ailleurs, petit à petit, les bûchers s’éteignirent aussi. En tout cas, on ne brûla plus en masse. Avec l’arrêt des grandes chasses, le sabbat, peu à peu, perdit de son importance. Il resta les fantasmes qu’il avait créés.


L’époque moderne


Si comme démontré précédemment le sabbat, à l’époque où l’on torturait, n’a pas existé ailleurs que dans l’imaginaire, ça n’est plus le cas de nos jours. Des sorcières modernes, se réclamant les héritières de celles que l’on brûla, se réunissent pour fêter sabbats et esbats. D’autres disent adorer Lucifer ou Satan. Certains vont même jusqu’à profaner des églises ou des cimetières au nom de leurs maîtres.

Ces personnes se réclament du paganisme, par opposition à la chrétienté. Dans la majorité des cas, ce sont des personnes qui vouent des cultes aux anciennes divinités européennes, empruntées à la mythologie celte, grecque, scandinave ou romaine. On allume des bougies, on fait brûler de l’encens, et on fait certains rituels permettant de rendre culte à la divinité tout en fêtant le cycle de l’année.

Pour savoir comment ces récits arrachés le plus souvent par de lourdes tortures à des personnes tout-à-fait normales et intégrées dans leurs sociétés se sont transformés en fêtes païennes ou en messes noires, bien réelles celles-là, même si le Diable n’y préside plus que de manière symbolique, il faut retourner à la fin de la période de la chasse aux sorcières.

Lorsque les bûchers s’éteignent, l’Europe est transformée. Le moyen-âge est loin derrière, avec son cortège de superstitions. Le Diable est réellement vaincu, dans le sens où on ne lui accorde plus d’importance ou d’emprise sur les gens ; même l’Eglise le voit plus comme un ennemi intérieur que l’on combat en son âme et conscience. On a enfin admis que le sabbat n’avait été qu’un rêve, un fantasme, produit d’une société en mutation qui cherchait des boucs émissaires.

La religion est alors moins présente : l’athéisme, s’il n’est pas forcément accepté partout et de tous n’est plus puni. C’est dans ce contexte que les premiers historiens se penchent sur la période des chasses et du sabbat. Pour Michelet, par exemple, la sorcière est une herboriste rebelle qui, grâce à ses plantes, échappe à la réalité invivable pour elle et qui le paie de sa vie. L’idée fait son chemin : le sabbat est produit par des drogues pour des personnes qui veulent échapper à leur quotidien. Elles rêvent et fantasment sur ce qu’elles ne peuvent vivre dans la réalité. Avec l’arrivée de la psychanalyse, le sabbat devient un exutoire : les condamnés sont des névrosés, des fous de leurs corps, qui vivent par le biais du rêve une sexualité débridée.

Au XXème siècle, dans les années cinquante, Margaret Murray écrit « Le Dieu des Sorcières ». C’est en tant qu’anthropologue qu’elle présenta sa théorie. Selon elle, un culte païen de la fertilité survivait en Europe depuis la plus haute antiquité et ses adeptes étaient une antique race aux caractéristiques précises (blonds et de petite taille) : l’ancien peuple. Selon elle, ce sont les prêtresses de ce culte qui furent brûlées durant les chasses, leurs fêtes nocturnes en des coins isolées passant pour démoniaques aux yeux des non initiés. Gerald Garner, créateur de la WICCA?, développe lui aussi la théorie de ces anciens cultes qui auraient survécu, séduisant beaucoup de monde par ses idées alléchantes…Il va sans dire que Garner, qui était avant tout folkloriste amateur et probablement très rêveur, et Murray se trompent lourdement l’un et l’autre…Ou plutôt, ils ont pris leur désir pour la réalité…S’il est vrai que certains aspects de culte païen ont survécu jusque récemment en Europe, ils étaient totalement absorbés par le christianisme depuis longtemps. On dansait toujours au premier mai, mais c’était au nom de Marie !

Mais c’est bien sur des idées comme celles-ci que s’est développé-et continue à se développer- le sabbat moderne : beaucoup d’adeptes du néo-paganisme? ou de cultes plus sombres ont l’impression de faire perdurer une tradition qui aurait été mal comprise et stigmatisée à l’époque des bûchers…

Pour les historiens, le sabbat diabolique tel qu’il fut décrit n’a jamais existé et, si l’on part de là, le « sabbat » moderne, se réclamant du passé, n’a aucune raison d’exister…


Conclusion


Donc, même si, surfant sur la toile, vous rencontrerez des personnes « allant au sabbat » pour fêter les saisons ou des personnes prétendant agir « au nom du diable », le sabbat diabolique, tel qu’il nous est resté dans les comptes rendus des procès de sorcellerie n’a jamais existé. Un voyage en rêve, un fantasme induit par les drogues, peut-être…Un produit de la torture, certainement ! La rencontre de personnes dévolues au malin et oeuvrant de concert pour détruire la société, jamais !

Ces personnes qui périrent sur les bûchers parce qu’elles avaient avoué être allées à la « danse du Diable » étaient totalement innocentes de ce qu’on leur reprochait et le savaient très bien. Elles faisaient partie de cette société qui, un jour, les condamna. Elles n’étaient ni meilleures ni pires que ceux qui, extatiques, assistaient à leur supplice en pensant que dorénavant, les choses iraient mieux pour eux. Elles auraient peut-être même été tout aussi extatiques si d’autres qu’elles avaient péri. Parce que pour elles aussi la vie était difficiles, pour elles aussi l’idée d’un complot diabolique expliquant toutes les misères qui s’abattaient sur l’Europe était séduisante… Et elles aussi croyaient leurs voisins susceptibles de « se rendre à la danse »…



Bibliographie :

  • « La Sorcière et l’Occident », de Guy Bechtel, Plon 1997
  • « La Sorcière au village », de Robert Muchembled, Gallimard 1991
  • « Druides et Chamanes », de Jean Markale, Pygmalion 2005

Documentaire :

  • « Brûlées Vives », Jan Peter et Youri Winterberg pour Arte

Article de l'encyclopédie : Sabbat


Auteur : Hermine
Catégories : S ; Mythes et folklore
Mise en ligne : 21/11/08
Dernière modification : le 08/07/11 à 20:13