Ogopogo |
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Monstre lacustre canadien du lac Okanagan
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Souvent décrit comme l'équivalent canadien du Monstre du Loch Ness, l'Ogopogo serait un monstre lacustre de grande taille ressemblant à un serpent géant? ou un plésiosaure qui habiterait le lac Okanagan.
Statue située dans la ville de Kelowna, représentant l'Ogopogo comme un serpent de mer?
Long de dix à vingt mètres et de couleur sombre, verte, bleue ou brune selon les versions, il serait reconnaissable à ses nombreuses bosses, parfois aperçues émergeant des eaux du lac. Sa peau est souvent décrite comme lisse et dépourvue d'écailles, mais tous les témoignages ne concordent pas à ce sujet.
L'apparence de sa tête varie aussi d'un témoignage à l'autre : elle ressemblerait tantôt à celle d'un serpent ou d'un alligator, tantôt à celle d'un cheval, d'un mouton ou d'un bulldog. Il est tantôt dit qu'il a des oreilles, tantôt qu'il n'en a pas. Certains témoignages font aussi mention d'une crinière.
Timbre représentant l'ogopogo comme un lézard doté d'une crinière, édité en 1990 par la poste canadienne
L'ogopogo aurait été aperçu à plusieurs reprises au cours des 150 dernières années et aurait également fait partie du folklore des Indiens de la région.
Origines
Le nom de l'Ogopogo est tiré de la chanson humoristique anglaise des abbées 1920 du même nom et a été adopté par la population locale pour désigner la créature après qu'un ancien secrétaire du Board of Trade de la ville de Vernon (au nord du lac Okanagan) en ait écrit une parodiée adaptée à la situation locale. Ce a inspiré celui de trois autres monstres lacustres canadiens : le Manipogo du lac Manitoba, l'Igopogo du lac Simcoe et le Winnipogo du lac Winnipegosis.
Le folklore des Indiens de la région décrit toutefois une créature similaire, appelée N'ha-a-itk, ce qui peut se traduire comme « démon du lac », « créature aquatique sacrée » ou encore « serpent du lac ». Dans leurs légendes, le N'ha-a-itk n'est pas présenté comme une créature amicale : pour pouvoir naviguer sans danger à proximité de l'île Rattlesnake, lieu où il est dit que la créature vivait, les voyageurs devaient lui faire un sacrifice, généralement sous la forme d'animaux de petite taille comme de la volaille. En cas d'absence de sacrifice, il est dit que le N'ha-a-itk frappait la surface du lac avec sa queue pour créer une vague géante, engloutissant l'embarcation et ses occupants.
L'île de rattlesnake (« serpent à sonnette »)
Image : Benjamin Radford
Les Indiens attribuent également des pouvoirs surnaturels à la créature, comme celui de créer des tourbillons, de provoquer de puissantes bourrasques repoussant les bateaux s'approchant trop de l'île Rattlesnake, ou encore de maudire ceux qui essayeraient de le tuer et leurs descendants. Certaines traditions veulent même que le N’ha-a-itk ait à l'origine été un meurtrier appelé Kel-Oni-Won, condamné par les dieux à passer l'éternité sous la forme d'un serpent aquatique près de l'endroit où il avait tué un vieil homme sans défense.
Le lien entre le N’ha-a-itk et l'Ogopogo est toutefois considéré comme ténu par certains sceptiques, qui font notamment remarquer :
- Que la légende présente davantage le N’ha-a-itk comme un mauvais esprit que comme une créature de chair et d'os.
- Que les premières nations ont des légendes très similaires pour la plupart des autres lacs du Canada.
- Que les environs de l'île Rattlesnake sont effrayants et inhospitaliers et qu'il n'est donc pas très étonnant qu'une telle légende se soit développée pour cet endroit.
De plus, des pétroglyphes indiens souvent erronément présentés comme des représentations de l'Ogopogo ont en réalité été découvertes à des centaines ou des milliers de kilomètres du lac Okanagan. Rien n'indique donc qu'il est supposé s'agir d'une représentation du N’ha-a-itk.
Pétroglyphe indien souvent présenté comme une représentation de l'Ogopogo alors qu'il est situé sur l'île de Vancouver, loin du lac Okanagan
D'autres peuples Indiens - y compris certains de ceux vivant dans le désert, loin des endroits où des monstres lacustres sont susceptibles d'exister - ont représenté des créatures similaires. Le lien entre des représentations ancestrales d'esprits et de dieux et les monstres lacustres modernes comme l'Ogopogo semble donc discutable.
Observations principales
L'Ogopogo aurait été observé environ deux cent fois depuis l'arrivée de colons européens dans la vallée de l'Okanagan :
- En 1860, un homme et des chevaux qui nagaient à proximité de l'île de Rattlesnake auraient été entraînés sous l'eau par une force inconnue, plus tard attribuée à l'Ogopogo.
- La première véritable observation connue de l'Ogopogo remonterait toutefois à 1872 :
Gravure tirée du Canadian Illustrated News du 30 novembre 1872, représentant l'Ogopogo
- En 1926, les passagers d'une trentaine de voitures auraient observé l'Ogopogo depuis l'une des plages entourant le lac. C'est vers cette époque que le nom de « Ogopogo » lui est donné.
- En 1968, Arthur « Art » Folden filma depuis l'une des collines bordant le lac un objet sombre nageant près de sa rive.
- L'Ogopogo aurait à nouveau été observé et filmé en 1989 par Ken Chaplin et son père, qui l'ont décrit comme une sorte de serpent de quatre mètres et demi de long, dont la queue frappait la surface et provoquait des éclaboussures, caractéristique qui poussa certaines personnes à suggérer qu'ils avaient aperçu un castor. Quelques semaines plus tard, ils seraient revenus sur les lieux et l'auraient filmé à nouveau.
- L'Ogopogo aurait été filmé une troisième fois en 1992 par Paul DeMara, depuis une propriété proche de Kelowna.
Extrait de la vidéo d'Art Folden
Explications proposées
Pour certains cryptozoologues?, comme John Kirk? du British Columbia Scientific Cryptozoology Club, l'Ogopogo est l'un des cryptides au sujet desquels il existe le plus de preuves : nombreux témoignages similaires, photographies, vidéos et échos radar.
Les défenseurs de l'existence de l'Ogopogo sont souvent d'avis qu'il s'agit d'une créature préhistorique, comme un plésiosaure ou un basilosaurus?, un reptile marin et un cétacé de grande taille supposés disparus depuis des millions d'années. Le fond du lac Okanagan est mal défini, ce qui pousse certains à penser que des oeufs de dinosaures ensevelis pourraient avoir été relâchés par des mouvements de la croûte terrestre.
Reconstitution d'une observation de l'Ogopogo, le présentant comme une sorte de plésiosaure plutôt que de serpent marin?
D'autres explications ont toutefois été proposées, selon lesquelles les observations de l'Ogopogo seraient dues à une mauvaise identification d'un animal connu, comme un esturgeon, un espadon, un lamantin, une loutre, un castor ou un élan en train de nager.
L'hypothèse de troncs flottant à la surface du lac ou de seiches, des vagues particulières dues à l'établissement d'ondes stationnaires dans le lac, a également été envisagée.
Ben Radford du Committee for Skeptical Inquiry? a fait remarquer que, depuis l'adoption du nom « Ogopogo » dans les années 1920 et son ascension au rang de mascotte, les témoignages ont sensiblement évolué : alors que le N’ha-a-itk du folklore indien était une créature dangereuse voire hostile et que les premières observations de l'Ogopogo le décrivent en train de noyer des hommes et des animaux, l'Ogopogo est aujourd'hui généralement décrit par les témoins comme un être inoffensif voir amical.
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Autre nom : N'ha-a-itk (en salish), parfois orthographié Naitaka
Localisation : Lac Okanagan, Colombie britannique, Canada, Amérique du Nord
Articles connexes :
Sources et liens complémentaires :
- Wikipedia.org [en]
- CSIcop.org [en]
- PDeMara.com [en]
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Auteur : Paul Binocle
Mise en ligne : 14/03/10
Dernière modification : le 10/10/13 à 19:38
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